Rentrée scolaire et handicap : Doron, 6 ans, sous-scolarisé
Doron est un enfant porteur d’autisme. Il a fait sa rentrée le 4 septembre dans une école ordinaire, mais seulement pour deux demi-journées par semaine, sans AESH. De plus, il est maintenu en grande section de maternelle au lieu d’accéder à un cours préparatoire comme cela était attendu par sa famille – et logique, compte tenu de son âge.
« J’étais un peu stressée. Je me suis cachée derrière la porte, j’ai attendu qu’il entre en classe après la récréation, à 13 h 20. » Marine Setbon, la maman de Doron, a bataillé sans relâche pendant des mois pour que son fils de 6 ans, le cinquième de ses six enfants, bénéficie de son droit à la scolarisation. « Quinze mois de combat », résume-t-elle.
Ce qu’elle a obtenu ? Une admission les lundis après-midi et vendredis matin mais au sein d’une école maternelle au lieu du cours préparatoire espéré. Et sans aide d’un AESH, dans une classe qui compte 29 élèves. « L’école est obligatoire. J’habite Saint-Mandé [Val-de-Marne]. La directrice n’a donc pas pu me dire non. »
Les besoins de l’enfant non pris en compte
Toutefois, Marine le sait, cette solution n’est pas adaptée aux besoins de son fils. « Il a besoin du regard d’un adulte pour tout faire, aller aux toilettes ou écrire. Il peut progresser. Il a des capacités. Mais sans structure, il se coince. »
Ce qu’il lui aurait fallu ? Idéalement, une place en unité d’enseignement en élémentaire pour enfants autistes (UEEA) mais il n’en existe pas à Saint-Mandé. Celle de de la ville de Valenton refuse d’accepter les enfants vivant à une heure de taxi de l’établissement.
Impossible, aussi, de décrocher une place en Ulis (unité localisée pour l’inclusion scolaire) adaptée à l’autisme. Deux écoles privées, une à Paris et une à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), ont rejeté la candidature de Doron. Et il est sur liste d’attente auprès de deux instituts médico-éducatifs, « mais il y aura bien deux ans de délai ! »
Une famille entière pénalisée
La famille avait emménagé à Saint-Mandé pour que Doron aille en UEMA, l’équivalent des UEEA en école maternelle. Une structure tout à fait adaptée à ses difficultés, dotée de six encadrants pour sept enfants. Mais cette année, la rentrée a plutôt un goût amer.
Et des conséquences, notamment financières, sur la vie de toute la famille, puisque la mère de Doron renonce à exercer son métier de coiffeuse à domicile, pour le prendre en charge. « Selon la maîtresse, Doron, lui, ce jour de rentrée, il l’a plutôt bien vécu. Il a juste eu du mal à comprendre pourquoi cette année, il n’allait pas avec l’équipe de l’UEMA, qui se trouve dans la même école. »
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