Rentrée scolaire et handicap – Théo, 15 ans, et Tesnime, 17 ans : heureux dans leurs lycées
Théo, 15 ans et Tesnime, 17 ans, ont tous les deux fait leur rentrée il y a quelques jours. Théo, atteint d’ostéogenèse imparfaite, est en 1re STHR dans un lycée hôtelier de l’agglomération bordelaise. Tesnime, sourde oralisante, en terminale dans un lycée parisien privé pour élèves sourds et malentendants. Si leurs parcours sont très différents, les deux lycéens abordent cette année avec sérénité.
J’ai subi des discriminations au collège mais aujourd’hui, je suis beaucoup plus épanoui. » Théo, 15 ans, en 1re STHR dans un lycée hôtelier.
« C’est ma deuxième année dans cet établissement. J’ai choisi cette voie, car depuis tout petit, je rêve de devenir cuisinier et de travailler dans la restauration. J’ai reçu un très bon accueil de la part de la direction. Je m’y sens très bien. J’ai toujours été scolarisé en milieu ordinaire, même si cela n’a pas toujours été simple d’accéder à une scolarité tranquille. En raison de mes blessures et fractures du fait de ma maladie, j’ai subi des discriminations notamment au collège. À la suite de soucis de santé, la direction m’a même refusé l’accès à la cantine. Et j’ai été privé de certains cours les après-midi.
Ma mère s’est battue contre ce manque de considération. De mon côté, je ne l’ai pas très bien vécu, surtout que je subissais aussi des réflexions désagréables de la part de certains élèves. C’est dommage qu’à l’heure actuelle, on soit encore confronté à un manque d’ouverture d’esprit vis-à-vis du handicap de la part de certains enseignants ou directeurs d’établissements scolaires.
D’autres pistes de métiers envisagées
Mais tout cela est derrière moi. Et aujourd’hui, je me sens beaucoup plus épanoui depuis que je suis au lycée. Cette rentrée s’est passée au mieux. Avec mon AESH, cela se déroule bien. Je vais aller au bout de mon année. Mais je ne sais pas si je continuerai dans cette filière l’année prochaine. En effet, c’est très physique. Et mon handicap s’accommode mal de certaines contraintes liées à l’apprentissage de ce métier. On piétine beaucoup. On travaille beaucoup debout. J’envisage d’autres pistes. Peut-être dans l’animation pour jeunes enfants, car je suis passionné de théâtre. J’aimerais reprendre des cours. J’ai adoré ça ! »
Les enseignants s’adaptent à nos besoins. C’est rassurant. » Tesnime, 17 ans, en terminale dans un lycée parisien pour élèves sourds et malentendants.
« Je suis scolarisée dans cet établissement depuis la 6e. J’ai mes marques et mes repères. La rentrée s’est passée sans stress particulier. Les effectifs par classe sont réduits. Les enseignants sont très à l’écoute. Ils s’adaptent à nos besoins, ils reformulent. C’est rassurant. Dans mon lycée, il y a des élèves pour lesquels c’est plus compliqué. Certains souffrent d’autres troubles associés et nécessitent un accompagnement supérieur au mien. Atteinte d’une surdité évolutive, je suis sourde oralisante appareillée. En parallèle, j’ai décidé d’apprendre la langue des signes française (LSF). Cela me permet de naviguer entre les personnes qui parlent, comme moi, et celles qui signent. Ce sont des cultures très différentes et c’est très enrichissant pour moi d’avoir accès à ces deux mondes.
Maîtriser la LSF, un atout dans une future carrière médicale
En tant que personne sourde, j’ai une perception très visuelle du monde qui m’entoure. C’est une force à mes yeux. Plutôt à l’aise dans les matières scientifiques, je me projette dans des études médicales. C’est une vocation. Et je me dis que maîtriser la LSF pourra être un atout vis-à-vis de mes patients. Un médecin qui signe, ce n’est pas si courant ! Mais j’ai aussi des plans B comme kiné ou ostéopathe. »
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