[En salles] We Have a Dream : le handicap à hauteur d’enfants

Publié le 25 septembre 2023 par Claudine Colozzi
Antonio, jeune Brésilien de 9 ans, a été adopté à l'âge de quelques mois. Autiste, il est atteint d'un déficit d’attention (TDAH) associé à une hyperactivité, plus un handicap auditif. Difficile de trouver une structure réellement inclusive à Salvador de Bahia où il vit avec ses parents. © Eady East Prod

Pascal Plisson, le réalisateur de Sur le Chemin de l’école, est reparti à la rencontre d’enfants aux quatre coins du monde. Dans We Have a Dream, en salles le 27 septembre, il suit le parcours de six jeunes garçons et filles qui ont en commun d’être porteurs d’un handicap. Comment vit-on sa différence que l’on soit un enfant autiste et malentendant au Brésil ou deux ados népalaises amputées d’une jambe à la suite du séisme de 2015 ? Sans en faire des super-héros, ce film montre des enfants bouleversants avec des rêves qui palpitent comme leur cœur.

Si vous avez vu Sur le Chemin de l’école, l’un des précédents films de Pascal Plisson (César du meilleur film documentaire en 2014 et plus d’un million d’entrées en salles), vous ne pouvez pas avoir oublié Samuel. Sa place à l’école, ce jeune Indien paralysé des deux jambes la devait à ses deux jeunes frères, de 5 et 8 ans, qui chaque jour, pendant plus d’une heure, le tiraient et le poussaient sur un fauteuil bricolé à partir d’une chaise de camping et de roues de vélo. C’est en rencontrant ce garçon que le réalisateur a eu l’idée de faire un film autour du handicap.

Plus de dix ans plus tard, We Have a Dream reprend le principe de ces récits racontés en parallèle. Cinq parcours dans cinq pays différents, quatre continents qui permettent d’appréhender le quotidien d’enfants porteurs d’un handicap. Comment vivent-ils ? Quelles difficultés doivent-ils surmonter ? Mais surtout à quoi rêvent-ils comme tous les enfants du monde ? Le film suit ainsi Xavier, Charles, Antonio, Maud, Nirmala et Khendo. Six enfants qui prouvent que l’amour des proches, l’éducation, l’humour et l’amitié sont les meilleurs soutiens dans une vie où le handicap est présent.

L’invalidité n’est pas l’incapacité

Ici, pas question de s’apitoyer sur leur sort. « Nous nous battons pour l’égalité des chances et non pas pour de la pitié », explique Henry Wanyoike. Ce coureur de fond malvoyant kenyan, médaille d’or aux jeux Paralympiques d’Athènes en 2004, parraine le jeune Charles. Ce à quoi le jeune garçon, non-voyant, ajoute : « Nous sommes tous importants et égaux que l’on soit handicapés ou valides. L’invalidité n’est pas l’incapacité. » 

Entre juste admiration et bienveillance, We Have a Dream montre des gamins joyeux, la tête fourmillante de rêves. À l’image de Nirmala et Khendo, deux jeunes filles népalaises amputées d’une jambe en 2015. Toutes les deux ne se connaissaient pas avant le tremblement de terre dans lequel elles ont été blessées. Voisines de chambre à l’hôpital, elles se sont reconstruites ensemble et sont devenues inséparables. Vivant en internat, loin de leur famille, ce duo rayonne de joie de vivre.

Les parents rêvent grand aussi pour leurs enfants

À côté de ces jeunes, le film montre aussi le rôle de l’entourage : parents, éducateurs, enseignants.  Avec lucidité, chacun essaye de les aider à trouver leur voie. Cet amour et ce soutien, qui vont au-delà du handicap, parleront à beaucoup de parents qui se battent pour l’inclusion de leurs enfants. Eux non plus ne renoncent jamais à rêver grand. We Have a Dream leur rend un hommage discret et juste.

 

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