Le handicap en 2023 : une année pour oser

Publié le 26 décembre 2023 par Franck Seuret

Co-capitaine de l’équipe de France, Cédric Nankin, 39 ans, a participé à la Coupe internationale de rugby fauteuil du 18 au 22 octobre à Paris. © Laurent Bagnis

La coupe internationale de rugby fauteuil organisée en France. Une Barbie atteinte de trisomie. Une amputation médiatisée. Ou bien encore une voiturette électrique adaptée. Entre autres. 2023 a été une année pour oser.

2023 a été rugby. À XV et aussi en fauteuil roulant. En effet, en parallèle de la Coupe du monde de rugby s’est tenue la Coupe internationale de rugby fauteuil, courant octobre. Une première en France. L’occasion, pour le public français, de découvrir cette discipline spectaculaire, mélange de hockey, de handball et de football américain. Les Bleus ont disputé… et perdu la petite finale, contre le Japon, devant 4 000 spectateurs. Ils ont donc fini au pied du podium, dominés par les Australiens. Mais leur quatrième place est leur meilleur résultat, à ce niveau. De quoi oser rêver à une belle performance lors des prochains jeux Paralympiques de 2024.

Barbie a osé la trisomie

En France, Éléonore Laloux a prêté son image à la campagne de promotion de cette Barbie.© Mattel

Elle est plus petite que la moyenne des Barbie. Son buste est plus allongé ; ses oreilles, plus petites ; son nez, plus plat ; et ses yeux, légèrement en amande. À son cou, un pendentif rose avec trois flèches qui symbolisent les trois chromosomes 21 au lieu de deux. Lancée fin avril, la Barbie trisomique a été conçue en collaboration avec la National Down Syndrome Society (NDSS). Ce n’est toutefois pas la première Barbie handicapée. Il existe des modèles en fauteuil roulant, avec un appareil auditif ou une prothèse de jambe.

Matthieu Lartot a osé médiatiser son amputation

Matthieu Lartot a pris conscience qu’il avait un rôle à jouer en matière de visibilité du handicap. © Stéphane Grangier

Le 8 septembre, après une longue absence, Matthieu Lartot reprenait l’animation de Stade 2, le magazine sportif de France 2. Trois mois plus tôt, à peine, il avait été amputé de la jambe droite, à la suite d’une récidive d’un cancer au genou. À l’occasion de son retour sur le petit écran, le journaliste de 43 ans a ouvertement parlé de sa maladie et de son handicap, dans différents médias.

« Ces derniers mois, j’ai pris conscience que j’avais un rôle à jouer parce qu’il y a énormément de gens qui m’ont écrit, qui me sollicitent, qui me poussent, expliquait-t-il dans une interview accordée à Faire-face.fr. J’ai tout de suite assumé ce “côté bionique” de la personne amputée. Et puis, si on veut parler d’inclusion dans notre société, il faut que les autres acceptent la différence. »

Citroën a osé la voiturette électrique adaptée

Ami for all offre un accès conducteur facilité grâce à une portière s’ouvrant quasiment à angle droit. © DR

Vous en rêviez ? Citroën l’a fait ! Le constructeur français a présenté, au salon Autonomic de Paris, un prototype adapté aux personnes handicapées de sa voiturette électrique sans permis, aux dimensions minimalistes. Le fauteuil roulant peut prendre place sur le siège à côté du conducteur ou sur la porte arrière, à l’extérieur, si le véhicule transporte un passager.Un peu à la manière d’une roue de secours sur certains 4X4.

Pour le reste, l’Ami for all conserve les mêmes caractéristiques techniques que les autres modèles. Une vitesse maximale de 45 km/h et une autonomie de 75 kilomètres. Citroën n’a pas annoncé la date de commercialisation de cette version.

Flavie Ververt a osé le concours culinaire pour travailleurs handicapés

Lauréate du concours Cap’Handicook, Flavie Ververt voudrait se consacrer à la pâtisserie. © Chéops Cap emploi

C’est la première lauréate de Cap’Handicook. À 30 ans, Flavie Ververt a remporté, début décembre 2023, ce tout nouveau concours culinaire. Lancé par Pôle emploi et Cap emploi, il est réservé aux personnes handicapées travaillant ou ayant déjà travaillé dans les métiers de bouche, en milieu ordinaire ou protégé.

Flavie Ververt, elle, est en 2^e année de CAP de boulangerie. Une reconversion après un premier CAP petite enfance qui n’a jamais débouché sur un emploi « à cause de son handicap ».

Guillaume Bats a osé mourir

« Pour rire des autres, il faut d’abord savoir rire de soi-même. » C’était la marque de fabrique de Guillaume Bats. © Julie Caught

Il nous a quitté. À 36 ans seulement. Une bien mauvaise blague. Atteint de la maladie des os de verre, Guillaume Bats avait pris le parti de rire de son handicap. On l’avait découvert il y a une dizaine d’années dans l’émission On n’demande qu’à en rire sur France 2. Adepte de l’humour noir et de l’autodérision, il était en tournée pour son dernier spectacle Inchallah.

Lors de la dernière interview qu’il avait accordée à Faire-face.fr , en avril 2023, il avait évoqué ce que le succès avait changé dans sa vie. « Ça m’a aidé dans la vision que j’ai de moi-même. Dans la confiance et l’assurance aussi dans mon rapport aux gens. »