La suppression de l’ASS va pénaliser des milliers d’allocataires de l’AAH

Bonjour et parlons aussi des Pensions Invalidité. Voici une lettre ouverte que j’écris concernant les PI : Madame, Monsieur

Je fais partie de ces cas exceptionnels qui deviennent des cas individuels mais pas tant que cela puisque nous serions environ 30 000 en France.

Je viens vous parler d’une réforme qui vient d’être annoncée par Monsieur ATTAL et qui semble avoir été « oubliée » par la plupart des associations, collectivités, journalistes ou même particuliers concernés. Cette réforme n’est pas précisée à l’heure actuelle mais j’en déduis que ses particularités seront celles que j’expose ci-dessous, en espérant me tromper tout de même car ce serait catastrophique pour beaucoup.
La transformation de l’ASS (Allocation de Soutien Spécifique) en RSA. Pour rappel, l’ASS est versée aux chômeurs de longue durée qui n’ont plus de droit à l’ARE (après 18 mois maintenant). 57 % des bénéficiaires de l’ASS sont âgés de 50 ans ou plus puisque c’est cette catégorie de personne, avec les handicapés (j’y reviens ci-dessous), qui a le plus de difficultés pour retrouver un travail pérenne. Cette allocation est versée pour 6 mois et est renouvelable dans la condition où une réelle recherche d’emploi est mise en place. Elle est cumulable avec d’autres rémunérations dont la Pension Invalidité mais sans dépasser 1279€ pour une personne seule.

Je me permets de vous énoncer ci-après les chiffres de la DRESS qui datent malheureusement de 2020.
Je fais un aparté sur l’évolution de l’ASS. On sait qu’il y a une réelle baisse du nombre d’allocataires ASS en France. Si c’est grâce au travail, je suis très content. Si c’est à cause de la réforme des assurances chômage, qui fait basculer les allocataires ASS en RSA, je le suis beaucoup moins et nous devrions prendre conscience de la difficulté des français face à ce fléau. Voici les chiffres sourcés https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/communique-de-presse/

 
Après des années de forte baisse, les effectifs de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) augmentent légèrement en 2020
Les effectifs de l’ASS, minimum social auquel sont éligibles sous certaines conditions les demandeurs d’emploi de longue durée ayant épuisé leurs droits à l’assurance chômage, ont baissé fortement et continument entre fin 2015 et fin 2019. Fin 2015, 472 700 personnes étaient allocataires de l’ASS. Fin 2019, elles étaient 351 500. La crise sanitaire a inversé cette tendance, avec une hausse de +0,9 % en 2020 (354 700 allocataires fin 2020). À l’automne 2020, les effectifs ont repris leur baisse, en partie sous l’effet des mesures de prolongation des droits à l’allocation chômage prises par le gouvernement pendant le deuxième confinement, qui ont limité les entrées dans la prestation. Toutefois, le nombre d’allocataires de l’ASS a connu un fort rebond en juillet 2021 (retrouvant ainsi son niveau de l’automne 2020), qui s’explique très certainement par la fin de ces mesures de prolongation des droits

Maintenant, parlons des inconvénients et des avantages de l’ASS par rapport au RSA et vous comprendrez rapidement où je veux en venir. Concernant les inconvénients, je pense à la rémunération. En effet, la rémunération de l’ASS, c’est 545€ par mois quand le RSA est à 607€. L’autre inconvénient, qui n’existe plus, est que le cumul avec un emploi salarié était possible 6 mois avec le RSA pour seulement 3 mois avec l’ASS. Ce cumul de 6 mois ayant été supprimé si mes renseignements sont corrects. Il reste à 3 mois pour toutes les prestations, mais cela semble également en sursis.
Les avantages de l’ASS maintenant : l’ASS est cumulable avec la Pension Invalidité contrairement au RSA !!! Autre avantage, chaque mois, la rémunération donne droit à cotisation retraite. Si vous réfléchissez bien, l’ASS étant versé après plus de 2 ans de chômage, le droit à la retraite doit être très réduit…Autre avantage et c’est ici que je veux en venir : l’ASS est cumulable avec une autre prestation comme par exemple la Pension Invalidité de catégorie 1 et 2 qui est versée par la CPAM. Le cumul étant à hauteur de 1279€ pour une personne seule. Cette PI est calculée en fonction des 10 meilleures années de travail et correspond au tiers du salaire brut si on est en catégorie 1 et à 50% du salaire brut si on est en catégorie 2.
Inutile de vous préciser que si on est en invalidité, c’est que quelque chose cloche dans notre santé, qu’on est probablement handicapé, ou au moins reconnu travailleur handicapé, et que par conséquent, notre rémunération a subi probablement des hauts et des bas.
Environ 10% des bénéficiaires de l’ASS touchent une pension invalidité de catégorie 1 et 2. Les PI de catégorie 3 ne pouvant pas travailler, elles ne sont pas concernées. En quelque sorte, environ 35 000 personnes en France perçoivent l’ASS et la PI. La PI étant en moyenne de 750 euros, les personnes en ASS sont contentes de recevoir un complément de 600 euros d’ASS quand elles recherchent du travail. Ce n’est pas pour cela qu’elles sont RICHES. Et n’oublions pas que nous parlons de personnes en situation de handicap, priorité du quinquennat de Monsieur le Président de la République.
https://handicap.gouv.fr/IMG/pdf/poiint_d_etape_-_handicap_2021_accessible.pdf

J’ai la chance de travailler 3 mois par an pour le Duoday, et lorsque je vois passer les ministres chargés des personnes en situation de handicap qui disent qu’elles vont tout faire pour que les PH s’en sortent, laissez-moi rire.
 
Car en fait, si l’ASS disparaît au profit du RSA, alors le cumul ne se fera plus. Car le RSA n’est cumulable qu’à de très rares conditions et la PI n’en fait pas partie à l’heure actuelle. Et les personnes en situation de handicap, déjà précarisées, ne pourront plus assumer. Je prends mon exemple : je touche 500€ d’ASS et 530€ de PI. Quand la législation sera mise en place, je ne toucherai plus que 607€ de RSA. Soit 400€ de moins chaque mois !!! Et ne me dites pas que je vais bien m’en sortir. Demandez aux personnes au RSA si elles sont heureuses ?
Sans compter que les personnes en situation de handicap ont souvent des frais annexes plus compliqués et couteux qu’ils doivent assumer. Qu’ils sont souvent en incapacité de faire un temps plein, ou qu’ils doivent avoir des postes de travail aménagés.

Je trouve cette législation très problématique pour les personnes en situation de handicap si elle est actée. Et je vais faire en sorte d’en parler au plus de monde possible pour qu’une exception soit mise en place. J’espère que l’Etat comprendra que mettre les handicapés qui perçoivent l’ASS au RSA risque fort d’engendrer de graves problématiques de santés des intéressés. Car que faire, sinon que de prendre le premier travail qui se présentera ? Et en mourir.

Je vous remercie de m’avoir écouté. J’espère que vous pourrez faire évoluer les choses et que vous pourrez permettre aux chômeurs de longue durée en situation de handicap de continuer à vivre à peu près correctement.