Restaurer l’usage des bras et des mains grâce à une nouvelle thérapie

Publié le 31 mai 2024 par Olivier Clot-Faybesse
La thérapie ARC(EX) a l’avantage de ne pas être invasive : les électrodes sont posées sur la peau et leur boîtier d’activation est externe. De plus, la stimulation n’a pas besoin d’être permanente mais s'effectue par intervalles. © Onward Medical.

La start-up suisse Onward Medical a développé un dispositif de stimulation ciblée de la moelle épinière. Non-invasive, cette thérapie appelée ARCEX permet, à partir d’électrodes placées sur la peau, de rétablir le mouvement des bras et des mains chez des personnes atteintes d’une lésion cervicale.

Jusqu’à présent, les expériences de stimulation électrique de la moelle épinière, via des neuroprothèses ou des électrodes, n’avaient pas concerné un grand nombre de personnes à la fois. C’est désormais chose faite. Une récente étude américaine* vient ainsi de rassembler pas moins de 60 patients tétraplégiques.

Une thérapie en deux temps

Le dispositif utilisé, appelé ARCEX Therapy, est non-invasif.  Il consiste en effet à poser des électrodes sur la peau autour de la lésion de la moelle épinière et non à les implanter ce qui nécessite une opération chirurgicale. Lors de l’étude, le traitement a eu lieu en deux phases distinctes. D’abord, une période de rééducation de deux mois. Ensuite, quatre mois de stimulation électrique via des électrodes, pilotées par un boîtier.

Et les résultats s’avèrent concluants : 90% des participants (54 patients) ont retrouvé, en partie, la maîtrise de leurs bras ou de leurs mains (force musculaire ou préhension). De plus, 72 % d’entre eux (43 patients) ont vu leur force et leur capacité à saisir (pincement avec les doigts) s’améliorer. L’ensemble des résultats est à lire (en anglais) dans la prestigieuse revue anglo-saxonne Nature.

Créer de nouvelles connexions autour de la lésion médullaire

En soi, le principe de la thérapie ARCEX , développé par la start-up suisse Onward, n’est pas nouveau. Mais, dans cette étude, ce qui a permis l’amélioration significative des performances fonctionnelles des membres supérieurs semble reposer sur la durée et régularité du traitement.

En moyenne, les patients ont ainsi réalisé chaque mois de 12 à 25 séances d’une heure à l’aide de ARCEX. Pour les chercheurs, « si les bénéfices de la thérapie perdurent, c’est qu’au fil du temps la stimulation contribue à développer de nouvelles connexions, restaurant la communication entre le cerveau et les membres atteints ».

Pas encore disponible en France

L’innocuité et l’efficacité de la thérapie ARCEX étant établies, sa commercialisation devrait se faire aux États-Unis fin 2024/début 2025. Avant d’arriver ensuite de l’autre côté de l’Atlantique, sous réserve de son approbation en Europe.

*Réalisée par le département de médecine de rééducation et le centre de neurotechnologie de l’Université de Washington aux États-Unis.

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