[Flamme olympique] Marlène Briand Renaudet, porteuse à Brest : « Faire entendre la voix des adultes guéris d’un cancer pédiatrique »
Marlène Briand Renaudet fera partie de la quarantaine de porteurs de la flamme olympique vendredi 7 juin 2024, à Brest. Juste avant le Relais des océans qui conduira cet emblème dans six territoires ultramarins jusqu’au 17 juin. Une façon pour elle de renouer avec son rêve d’enfant pratiquant la gymnastique. En situation de handicap invisible à la suite d’une leucémie, elle souhaite aussi en profiter pour porter haut et fort les combats qu’elle mène avec l’association Les Aguerris.
Elle sait que ces quelques minutes vont passer à toute vitesse. Alors depuis plusieurs semaines, Marlène Briand Renaudet visualise mentalement les 200 mètres durant lesquels elle va porter la précieuse flamme olympique. Vendredi 7 juin, à 18h57, à Brest, cette psychopraticienne âgée de 36 ans réalisera un « rêve d’enfant ». Sportive, elle pratique la gymnastique avant qu’une leucémie foudroyante ne la coupe dans son élan à 12 ans. « Mes projets de sports études se sont envolés, confie-t-elle. Mes muscles ont fondu, et quand j’ai voulu reprendre le sport, après les traitements, on m’en a, hélas, dissuadée. »
Soutenue par Ludovic Lemoine, escrimeur paralympique
Quand elle apprend que la flamme passera à Brest, elle lance un appel sur les réseaux sociaux. Ludovic Lemoine, escrimeur paralympique, va lui donner un sérieux coup de pouce en appuyant sa candidature. Amputé de la jambe droite à la suite d’un cancer du fémur à l’âge de 6 ans, le multimédaillé au fleuret et au sabre a lui-même porté le convoité sésame, le jeudi 6 juin à Pontivy, dans le Morbihan.
Cet événement festif est aussi l’occasion pour Marlène Briand Renaudet de faire entendre les voix des adultes, qui, comme elle, ont été atteints d’un cancer pédiatrique. « Je vais porter nos voix d’enfants et nos voix d’adultes avec nos séquelles, nos espoirs, nos rêves. » Elle est aussi impliquée dans l’association Les Aguerris, qui réunit des adultes guéris d’un cancer pédiatrique. Directement concernée, elle sait qu’il n’est pas toujours facile de vivre après la maladie.
Informer sur les effets à long terme d’un cancer pédiatrique
Cette maman d’une fillette de 6 ans est en situation de handicap invisible du fait des traitements reçus. En effet, elle souffre de douleurs neuropathiques. Et ce n’est qu’après une longue errance diagnostique, que les médecins ont enfin établi un lien en 2021 entre sa souffrance et la maladie surmontée enfant.
« Les médecins nous incitent à reprendre notre vie d’avant mais comment est-ce possible quand on n’a pas eu la même enfance que les autres, que nos études, notre vie sociale ont été impactées ? Le message que je veux aussi faire passer c’est qu’en tant que patient, nous devons être informés des effets à long terme d’un cancer pédiatrique. » Tournée vers les autres, Marlène Briand Renaudet vit désormais apaisée avec sa propre histoire. Porter la flamme a d’autant plus de poids à ses propres yeux.
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