[Flamme olympique] Christine Trepte, porteuse à Albert (Somme) : « Si cela peut inciter des clubs à ouvrir leurs portes… »

Publié le 4 juillet 2024 par Emma Lepic
Bronze, argent, or : les marches du podium, la championne de para tir Christine Trepte les a toutes gravies. Et si, aujourd’hui, elle ne pratique plus la compétition, elle continue de s’entraîner pour le plaisir. © DR

Multimédaillée en para tir au pistolet sur 10 et 50m, Christine Trepte, 64 ans, a été choisie par le Département pour porter la flamme dans un village à 25 km d’Amiens. Née Outre-Rhin, cette Picarde d’adoption entend saisir l’occasion pour « [se rendre] utile » et contribuer au développement de la pratique sportive par les personnes handicapées.

Bronze, argent, or. Les marches du podium, la championne de para tir Christine Trepte les a toutes gravies, et même plusieurs fois ! « Avant la survenue de mon handicap, je n’étais pas vraiment sportive, je pratiquais juste occasionnellement l’aquagym. »

Mais lorsqu’elle devient paraplégique à 45 ans, à la suite d’un infarctus de la moelle épinière, il lui faut rapidement trouver de quoi combler son goût pour l’activité. « J’ai toujours été très dynamique et occupée. » Auparavant assistante commerciale puis vendeuse, elle ne peut en effet plus travailler. 

Multiples engagements associatifs

Alors, elle donne de son temps, et s’engage dans le monde associatif. En particulier au sein d’APF France handicap. Elle en devient représentante départementale et régionale. À ce titre, elle s’implique beaucoup au sein de la MDPH ou de l’Agence régionale de santé.

En parallèle, elle teste différents sports : le vélo, le ping-pong. Jusqu’à ce que le tir au pistolet la séduise : « Je me suis très vite prise au jeu. » Alors, elle s’inscrit d’abord au sein du club d’Amiens, puis, pour progresser, en choisit un autre, celui d’Albert, à une trentaine de kilomètres de là. Un entraîneur la prend bien en main, et elle enchaîne les médailles au para tir à 10 m et 50 m à partir de 2015.

Et si des soucis d’articulation au niveau de l’épaule la tiennent désormais éloignée de la compétition, elle continue de s’entraîner pour le plaisir. Surtout, elle reste très engagée dans son club de tir dont elle est la présidente. Un club pour sportifs valides qui a développé une section handisport.

 « Oser rêver et pousser toutes les portes »

« Je suis fière de mon parcours sportif, reconnaît-elle. Je ne pouvais pas espérer obtenir de meilleurs résultats. » Pour autant, elle dit s’être montrée « réticente » quand, un dimanche soir d’hiver, le président du conseil départemental l’appelle pour lui dire qu’elle compte parmi les huit personnalités que la collectivité territoriale a retenues pour porter la flamme. La seule en situation de handicap. « Il m’a dit qu’ils avaient choisi des gens ordinaires qui font des choses extraordinaires, raconte-t-elle. Je ne me perçois pas comme ça. »

Réflexion faite, elle accepte. « J’y ai trouvé une utilité. Si cela peut inciter des clubs à ouvrir leurs portes et donner du courage à des personnes en situation de handicap de se lancer dans une pratique sportive, c’est bien. » Elle invite d’ailleurs ces dernières à tester des sports, comme elle l’a fait elle-même, avant de trouver celui qui lui plaît encore tant. « Sans mon handicap, je n’aurais très probablement jamais pratiqué le tir. Il faut faire de son handicap une force. » Son conseil pour se lancer ? « Oser rêver et pousser toutes les portes. C’est seulement le premier pas vers l’inconnu qui coûte… »

Comment 2 commentaires

Bravo Madame TREPTE, vous avez soulevé de grandes émotions. Natif d’Albert, habitant une pension de famille à côté de la piscine, moi même handicapé, j’ai eu plaisir à voir passer la flamme. Bonne continuation à l’Albert Tir. Malheureusement, je n’ai plus la précision (à 20 ans A l’armée, j’aurai pu faire partie des tireurs d’élites), mais ça c’était avant. Je me permet une bise.

Le club d’Arques, dans le 62 fait vivre une section de tir handicap qui recèle de vraies pépites au niveau national et international.
Avec une représentante aux JO… Justine BEVE.

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