[Flamme paralympique] Jean-Charles Di Zazzo, porteur en Seine-Saint-Denis : « Arrêtons de nous regarder de travers »

Publié le 27 août 2024 par Emma Lepic

Danseur, chorégraphe, metteur en scène… Jean-Charles Di Zazzo appartient au monde de la culture plus qu’à celui du sport. Le maire de Sevran, en Seine-Saint-Denis, a pourtant proposé son nom au Conseil départemental. Il portera la flamme paralympique le 27 août. Une occasion pour lui dont la sœur était trisomique d’inviter à changer de regard sur la différence.

« Je ne ressens pas de fierté mais la volonté de faire vivre l’image d’un département souvent déconsidéré par les médias, dont on ne parle que pour souligner les difficultés. » Ce département, c’est la Seine-Saint-Denis. Le 93. Jean-Charles Di Zazzo, 60 ans, y vit depuis toujours, à Pantin d’abord, puis à Sevran. Il aime y cultiver son jardin, tout près du canal de l’Ourcq, depuis 25 ans. Il apprécie aussi l’énergie, la jeunesse, de belles initiatives de ses habitants.

L’annonce qu’il porterait la flamme paralympique ne l’a d’abord « pas fait sauter au plafond ». Mais à l’approche du jour J, cela a pris tout son sens. D’abord parce que cela résonne avec les choix de son père, qui a enseigné l’activité physique et joué au football à Pantin. Mais aussi parce que sa sœur était trisomique : « On la traitait de mongole ! »

Les jeux Olympiques, une « parenthèse bénéfique »

Alors il se saisit de l’occasion pour prolonger la « parenthèse bénéfique » des jeux Olympiques. « Ce que nous avons vécu sur ces 15 jours me porte d’autant plus. Pour que nous conservions pendant les jeux Paralympiques ce lieu et ce temps de respiration. Nous devons trouver des espaces de respiration réguliers comme celui-là. Arrêter de nous enfermer dans des situations clivantes. »

Au-delà de ce message adressé à la société française en général, Jean-Charles Di Zazzo entend apporter sa pierre au changement de regard porté sur l’Autre : « Écoutons-nous. Aimons-nous. Faisons attention les uns aux autres. Acceptons nos différences, arrêtons de nous regarder de travers. »

Moindre mise à l’écart

Malgré tout, à ses yeux, en comparaison avec les années 70 et l’enfance de sa sœur, le regard porté sur le handicap a évolué : « Il me semble que les personnes trouvent mieux leur place dans notre société, et qu’on ne les cache plus. »

Chorégraphe, metteur en scène, danseur, acteur, et aujourd’hui aussi enseignant en art dramatique au lycée Moissan de Meaux, lui-même a accueilli dans ses spectacles des personnes handicapées. C’était pour les Olympiades culturelles de Sevran, en septembre 2023.

« Notre troupe comptait trois personnes handicapées mentales, résidentes d’un foyer. J’avais aussi recruté des séniors. Il me paraissait important de ne pas seulement mettre en scène de jeunes danseuses du Conservatoire. » Et ainsi contribuer à « faire tomber les colères », à mieux réunir les corps et les esprits, quelles que soient leurs particularités.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site est protégé par reCAPTCHA et la Politique de Confidentialité de Google et l'application des Conditions d'Utilisation.