Jeux paralympiques Paris 2024 – Trésor Makunda, un sprinter toujours dans la course

Publié le 30 août 2024 par Claudine Colozzi
Trésor Makunda (à droite) avec son guide Lucas Mathonat, en route vers la médaille de bronze aux jeux Paralympiques de Tokyo, en 2021. © Luc Percival/France Paralympique

Déficient visuel, Trésor Makunda court au plus haut niveau depuis plus de vingt ans. Une longévité qu’il doit à sa persévérance et à un entourage solide. À 40 ans, ce sprinteur compte de nombreuses victoires en championnats de France, d’Europe, du monde ainsi que cinq médailles paralympiques. Et il n’a pas dit son dernier mot ! Il entend bien étoffer son palmarès à ces Jeux de Paris pour sa cinquième paralympiade.

Depuis sa première participation il y a vingt ans à Athènes, Trésor Makunda n’est jamais rentré bredouille des Jeux. Alors pour cette cinquième – et sans doute dernière – paralympiade, le quadragénaire, engagé sur le 100 m et le 400 m, aimerait bien terminer en apothéose. Avec une médaille d’or autour du cou ? Il en rêve, surtout devant sa famille, ses enfants et le public français.

Il s’est en tous cas entraîné pour cela avec ses deux guides : Lucas Mathonat avec lequel il a remporté un médaille de bronze à Tokyo en 2021 sur le 400 m et Joachim Berland sur le 100 m dont c’est la première participation à des Jeux. « La relation avec le guide se construit dans le temps, y compris en dehors de la piste, dans la vie extra-sportive* », souligne-t-il.

Sa mère, son premier soutien

Enfant, Trésor Makunda avait deux rêves : voler et courir vite. « Je me souviens d’avoir été marqué par l’athlète américain Carl Lewis que je voyais à la télévision. En grandissant, je me suis rendu compte que si d’autres choisissaient le football ou le basket, ce que j’aimais le plus, c’était la course », se souvient-il. Arrivé en France à l’âge de 6 ans pour soigner ses problèmes de vue, il découvre le sport à l’école.

« À l’adolescence, j’ai dit à ma mère que je voulais m’entraîner dans un club et là, les difficultés ont commencé. Beaucoup de clubs ont refusé de m’accueillir sous prétexte que j’étais malvoyant. Sans le soutien de ma famille, je crois que je n’y serais pas arrivé. Mais ma mère n’a pas lâché. Elle croyait en moi. La motivation a fait le reste. De bonnes personnes ont aussi croisé ma route comme Jean-Philippe Valery, mon premier entraîneur. »

La vitesse pour se sentir libre

Trésor Makunda assure n’avoir jamais senti le poids du handicap quand il était enfant. « C’est en essayant de trouver un club que j’ai ressenti pour la première fois que j’étais différent, déplore-t-il. Ensuite, le sport a allégé le handicap. La vitesse m’a aidé à me sentir libre. Sur la durée, le sport m’a ouvert beaucoup de portes, y compris celle d’une insertion professionnelle. »

Intégré dans le Dispositif Athlètes de la SNCF, il est Ambassadeur Accessibilité pour TGV-Intercités. « Mon rôle est de faire un état des lieux de ce que l’entreprise organise en terme d’accessibilité dans les gares et d’être moteur dans la mise en place de certains programmes dédiés aux personnes à mobilité réduite. »

À 40 ans, il a gardé un goût pour la compétition. « Je me rends compte que j’apprends encore des choses sur moi-même tous les jours. Tant que je prends du plaisir, je continue. » Avec l’expérience, le sprinter a aussi appris à s’entraîner différemment qu’à ses débuts. « J’écoute davantage mon corps. » 

* Les citations sont extraites d’une interview de Trésor Makunda publiée dans le magazine Faire Face – Mieux vivre le handicap de juillet-août 2021.

 

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