La scolarisation des enfants handicapés en milieu ordinaire plébiscitée… sur le papier

Publié le 2 septembre 2024 par Emma Lepic
Child facing chalkboard in classroom, punished or reflective moment
Selon un récent sondage, si neuf enseignants sur dix ont déjà accompagné un enfant handicapé au cours de leur carrière, seuls deux ont reçu une formation pour le faire. © AdobeStock

L’heure de reprendre le chemin de l’école a sonné. Deux sondages, l’un du collectif “ma place, c’est en classe“, l’autre de l’Unapei, témoignent de l’adhésion de tous à la présence des enfants à besoins particuliers. Et du manque de formation des professionnels.

Attraper son cartable pour se rendre à l’école de son quartier, c’est un droit pour les enfants en situation de handicap ! Voilà ce que répondent plus de neuf enseignants sur dix (93 %). En effet, 601 d’entre eux ont répondu à un sondage du collectif “ma place, c’est en classe”(1), réalisé par l’Ifop du 21 au 27 juin dernier, et publié pour la rentrée.

Seuls deux enseignants sur dix avec une formation spécifique

D’ailleurs, neuf sur dix encore, disent avoir accompagné, au cours de leur carrière, un élève à besoins particuliers. Mais seulement deux sur dix ont reçu une formation spécifique. Être mieux préparés, voilà donc une de leurs revendications premières.

Moins d’élèves, davantage d’AESH et des liens renforcés avec le médico-social

Les quelque 1 000 parents(2) qui ont aussi répondu à cette enquête partagent la triple préoccupation des professeurs. D’abord, en cas de présence d’un élève en situation de handicap, tous voudraient voir une réduction des effectifs. Ensuite, ils souhaitent un renforcement des aides humaines.  Particulièrement au travers de la présence d’AESH. Enfin, ils soulignent la nécessité d’un renforcement de la coopération avec les professionnels du secteur médico-social (les éducateurs spécialisés, par exemple).

Au point que sept enseignants sur dix (72 %) estime que le lancement de l’expérimentation des Pôles d’appui à la scolarisation (Pas) représente une mesure positive. À condition, alertent de leur côté les parents, que les moyens financiers nécessaires leur soient alloués. Mais aussi que les familles disposent des voies de recours lorsqu’elles voudront contester un choix d’orientation.

L’école inclusive, un bénéfice pour tous

Et au-delà des enseignants et des parents d’enfants handicapés ?  Selon le sondage OpinionWay rendu public par l’Unapei, les trois quarts des Français dans leur ensemble (74 %) considèrent que l’école inclusive s’avère bénéfique pour tous les élèves, pas uniquement ceux en situation de handicap. Ce qui n’empêche pas neuf Français sur dix (89 %) de regretter le manque de professionnels formés. En classe, mais aussi sur les temps périscolaires.

Ainsi 78 % des personnes interrogées disent savoir que l’accès à ces activités reste difficile pour les enfants déficients intellectuels. Et ce alors même qu’ils sont exactement aussi nombreux à considérer que l’école inclusive permet de répondre aux besoins des enfants, en lien avec leur vie quotidienne ou leur socialisation. Un sujet tout aussi fondamental que l’acquisition des savoirs pour leur reconnaître une citoyenneté pleine et entière.

(1) Ce collectif rassemble 12 acteurs du handicap et de la scolarisation. APF France handicap compte parmi ses membres. (2) 1 043 exactement.

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