Accessibilité du métro parisien : Paris 2024, un accélérateur ?

Publié le 5 septembre 2024 par Emma Lepic
The Paris metro
Actuellement, seulement 3% des stations de métro sont accessibles aux personnes en situation de handicap. @ AdobeStock

Et si les jeux Olympiques et Paralympiques ouvraient plus grands les yeux sur les difficultés des personnes en situation de handicap pour leurs déplacements quotidiens ? En premier lieu sur leur impossibilité d’utiliser le métro parisien ? C’est le vœu d’APF France handicap, signataire, ce 5 septembre, d’un Pacte pour un métro accessible avec la région Île-de-France et la Ville de Paris.

L’urgence ne date pas d’hier : 3 % seulement des stations du métro parisien sont accessibles. Et un an avant l’ouverture des Jeux de Paris, les inquiétudes étaient nombreuses. Parviendrait-on à accueillir les para-athlètes ? Et les visiteurs handicapés ? Présidente d’APF France handicap, Pascale Ribes avait alerté, dans une tribune parue en janvier 2023 dans le Journal du dimanche . Soulignant notamment que des milliers de spectateurs en situation de handicap risquaient « d’être confrontés à de nombreux obstacles pour se rendre sur les sites ». Avec un « accès par les transports collectifs presque impossible : seules 3 % des stations de métro, soit la ligne 14, sont accessibles ».

APF France handicap, Région Île-de-France, ville de Paris : 3 acteurs pour 1 pacte

Pacte pour un métro accessible
De gauche à droite, Lamia El Aaraje,Pascale Ribes et Valérie Pécresse lors de la signature du Pacte pour un métro accessible, au siège d’APF France handicap. @ DR

Paris 2024 pourrait marquer un tournant dans la prise de conscience de la nécessité de s’atteler à d’importants travaux de mise en accessibilité, de la part des autorités des transports et des pouvoirs publics. Ainsi, APF France handicap, la région Île-de-France et la ville de Paris ont signé en ce sens,  jeudi 5 septembre, un Pacte pour un métro accessible, au siège parisien de l’association.

« L’accessibilité est la condition sine qua non de l’accès aux droits. Nous sommes tous et toutes concernés », a insisté Pascale Ribes. Droit d’aller et venir en toute liberté, droit d’avoir une vie sociale et professionnelle…, rappelant que cette demande d’un métro parisien accessible, son association la porte depuis de très nombreuses années.

« Transition écologique et vieillissement de la population vont être deux enjeux colossaux pour les métropoles ces prochaines années, a indiqué Valérie Pécresse, la présidente de la Région Île-de-France. La réduction de la mobilité va devenir de plus en plus concrète. Nous devons être au rendez-vous. »

Des engagements et des priorités à établir

Le texte est court, six articles. Mais les engagements fermes : prioriser, dès maintenant, les stations de métro à traiter en premier lieu et œuvrer à l’accessibilité du réseau ferré dans son ensemble. Ceci en concertation avec les personnes en situation de handicap et les associations représentatives. Car il s’agit bien de « construire une ville de Paris qui permette à chacun de trouver sa place », comme l’a souligné Lamia El Aaraje, Adjointe à la maire de Paris chargée de l’urbanisme, de l’architecture, du Grand Paris, de l’accessibilité universelle et des personnes en situation de handicap.

Et si aucune date n’est fixée pour la mise en accessibilité totale des lignes de métro historique, des comités de suivi sont annoncés. Le premier en février prochain. Une date symbolique puisqu’elle marquera les 20 ans de la loi de février 2005. Loi qui prévoyait l’accessibilité des lieux publics et des transports en… 2015. Ce pacte pourra compter parmi les acquis de l’héritage des Jeux de Paris, comme s’en est félicitée Pascale Ribes : « Notre espoir est immense. »

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