Paralympiques 2024 – Un après-midi escrime au Club France : « Les gens ont envie de tester les sports vus à la télé »

Publié le 5 septembre 2024 par Florent Godard
Chaque jour des initiations aux sports paralympiques sont proposées au Club France de Paris. Cet espace réunit les supporters français, notamment pour des rencontres festives avec les athlètes médaillés aux Jeux. © Florent Godard

Fan zone où les supporters viennent regarder les épreuves sur écran et ovationner les médaillés paralympiques, le Club France offre aussi la possibilité de tester des sports présents aux Jeux. De l’escrime au basket et rugby fauteuil. Situé à la Villette au nord de Paris, il accueille une foule de curieux. De quoi donner envie de faire du sport au quotidien, l’un des “héritages” attendus des Jeux de Paris.

L’initiation à l’escrime fauteuil commence toujours par un rituel. Un maître d’armes vous équipe d’un plastron puis d’une tenue blanche, de gants et enfin d’un masque de protection. Les visiteurs s’installent ensuite sur deux fauteuils roulants solidement arrimés au sol via un rail métallique.
 Après quelques conseils de base, les escrimeurs lèvent l’épée et le combat commence. Comme chez les pros, le premier qui touche déclenche un voyant lumineux, à l’agréable surprise des néophytes.

Des stands d’escrime, de volley assis, de para judo…

Ce stand d’initiation se trouve au Club France, à la Grande Halle de la Villette, au nord de Paris. Le point de ralliement privilégié des supporters, où l’on vient surtout voir et célébrer les médaillés paralympiques qui font le déplacement chaque soir, en improvisant un “clapping”, en hurlant des chants festifs et la Marseillaise… Des concerts y sont aussi organisés.

Mais les fans y viennent aussi pour tester une foule de sports : basket fauteuil, volley assis, tennis de table, para judo, para escalade, boccia,…  Une  initiative du Comité paralympique et sportif français (CPSF), qui a missionné la Fédération française handisport notamment pour créer ces ateliers.

À l’entrée du stand d’escrime, la file de visiteurs ne désemplit pas. « Il y parfois plus d’une heure d’attente, sourit Marc Vérove, animateur sportif pour la FFH et représentant régional d’APF France handicap dans les Pays de la Loire. Beaucoup de gens ont envie de découvrir de nouveaux sports qu’ils ont vus à la télévision lors des jeux Olympiques et Paralympiques. Souvent pour la première fois. »

« Utiliser son corps autrement »

En escrime fauteuil, une jupe protège les jambes, car seule la partie mobile du corps (au-dessus de la ceinture) peut être touchée de la pointe de l’épée. © Florent Godard

 

L’escrime séduit aussi par sa rareté. « On ne peut pas en faire à tous les coins de rue », confie un visiteur impatient d’essayer. 
La pratique en fauteuil interpelle également. « J’étais curieuse d’essayer ce sport », explique Kim, une jeune parisienne de 23 ans, au sortir d’un combat de quelques minutes, très engagé et très joyeux… Comme elle, beaucoup de personnes valides sont passées sur ce stand pendant les jeux Paralympiques. « Je trouve ça intéressant de voir comment pratiquent les personnes handicapées. Le fait qu’il y ait le fauteuil demande plus d’imagination pour toucher son adversaire et d’utiliser son corps autrement. »

Mais quelles sont les particularités de l’escrime fauteuil ? « La main positionnée sur la poignée arrière du fauteuil permet de remplacer l’action des jambes. Cela aide ainsi à se projeter en avant pour attaquer, ou reculer pour se défendre face à l’adversaire », explique notamment Jéremy, 15 ans. Originaire de Seine-et-Marne, le jeune homme est un expert en la matière, puisqu’il évolue en club à un niveau national amateur. Pour le reste, les règles sont proches de la pratique chez les valides. On touche, là aussi, toujours avec la pointe de l’épée (et non la tranche), mais en visant seulement le haut du corps, masque compris.

« En escrime, on temporise moins que chez les valides »

« Impossible aussi de rester plus de 15 secondes en retrait, sinon c’est carton jaune la première fois, puis un point de perdu la seconde, ajoute le jeune escrimeur. Du coup, on temporise moins que chez les valides, c’est intense ». Jérémy aime ce sport « qui demande une bonne condition physique» et « développe, entre autres, des qualités de concentration ».

Quelques minutes après lui arrive Nolan, un jeune novice qui observe puis s’installe à son tour. « C’est sympa à découvrir. Il faut être vif et précis, c’est très différent du tennis fauteuil que je pratique aujourd’hui », commente le lycéen de 15 ans venu en famille. À la Villette, il a déjà vu et testé de nombreux sports, du rugby fauteuil au “drone soccer”, un football revisité et surprenant, où il faut marquer en mettant un ballon dans un but avec un drone télécommandé. Un stand animé par APF France handicap à la Villette et dans d’autres fans zones.

Davantage de pratique sportive, un des “héritages” espéré après les Jeux

Les visiteurs du Club France, l’espace des supporters des jeux Paralympiques situé à La Villette (nord de Paris) peuvent tester l’escrime fauteuil durant quelques minutes, avant de s’essayer à une dizaine d’autres sports. © Florent Godard

Parmi les curieux venus s’essayer à l’escrime au Club France, il y a « 10 à 20% de personnes en situation de handicap », évalue Marc Vérove, qui a animé des ateliers autour d’autres sports également, comme la boccia.

Et une question revient souvent : « Est-ce que je peux le faire ou pas ? », constate-t-il. D’autres interrogations portent sur la façon d’adapter la pratique à sa condition physique, ou le risque de se faire mal. Ces ateliers peuvent apporter des réponses.

La médiatisation des épreuves de Paris 2024 tout comme ces ateliers devraient contribuer à réussir cet “héritage” voulu par les organisateurs des jeux Paralympiques : favoriser la pratique sportive sur la durée, notamment. Un vaste chantier. « Seules 4% des personnes en situation de handicap pratiquent un sport en club d’après le Comité paralympique et sportif français, rappelle Marc Vérove. Il y a encore beaucoup de freins à lever.. »

Santé et mauvaise perception de soi, des freins à la pratique sportive des personnes handicapées

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