Encore méconnu, le goalball compte sur l’effet jeux Paralympiques pour séduire un plus large public

Publié le 7 septembre 2024 par Florent Godard
Adelia Ajami, joueuse de l'équipe de France de goalball, lors d'un match de poule face au Japon aux Jeux de Paris le 1er septembre dernier. © Lionel Hahn/KMSP/ France Paralympique.

À Paris, l’équipe de France de goalball participait pour la toute première fois aux Jeux Paralympiques. Une discipline presque totalement inconnue dans l’Hexagone. Mais sa médiatisation pourrait donner envie à des personnes handicapées visuelles de pousser la porte d’un club.

À Paris, l’équipe de France de goalball n’a remporté qu’un seul match aux Jeux Paralympiques. Avec une victoire des Bleus 6-4 contre l’Égypte, dans le match pour la 7e place chez les hommes. Mais il est historique… Puisqu’il s’agit du tout premier de son histoire. Les tricolores participaient en effet à leurs premiers Jeux.

Une satisfaction aussi car, sur le papier, « la France ne possédait pas les compétences goalballistiques suffisantes » pour participer au tournoi, concède le sélectionneur de l’équipe masculine, Vivien Fournier. Et doit sa présence à une qualification d’office en tant que pays hôte de la compétition.

Le goalball ? Moins de 100 licenciés en France

Pourtant présent aux Paralympiques depuis 1988, le goalball (une discipline destinée aux déficients visuels) reste en effet méconnu et sa pratique plus que confidentielle dans l’Hexagone. Ave un peu moins de 100 licenciés seulement !

Chez les hommes, deux divisions regroupant chacune cinq équipes existent aujourd’hui, avec des clubs situés principalement à Paris, Lyon, Marseille et Toulouse. Chez les filles, on retrouve des clubs dans ces mêmes villes, auxquelles il faut notamment ajouter Besançon. Même s’il est possible de jouer “en loisir” ailleurs en France.

Aux Paralympiques, l’objectif était aussi de promouvoir la discipline auprès du grand public »

Le coup de projecteur apporté par les jeux Paralympiques aura-t-il un impact positif ? « L’un des objectifs était de faire parler de notre discipline et de la promouvoir auprès du grand public. En particulier auprès des déficients visuels, qui auront peut-être envie de prendre une licence de goalball demain», répond Vivien Fournier.

Le goalball jusqu’ici éclipsé par le torball”

Mais pourquoi un tel retard en France ? « Tout simplement parce qu’il existe une discipline cousine qui s’appelle le Torball, très développée chez nous », analyse le sélectionneur tricolore. Même si règles et technique diffèrent. Autre frein ? Le coût du goalball, sachant qu’une paire de buts revient à plus de 2000 €, un ballon à 70 ou 80 €…. Sans oublier que c’est un sport… chronophage. « Quand je suis seul à installer le terrain de l’équipe de France, cela me prend 3 heures, confie le sélectionneur. Même si on peut trouver des astuces pour aller plus vite, comme des tapis à dérouler intégrant les marquages au sol en relief, par exemple. »

Un sport sans équivalent chez les valides

Pour rappel, ce sport sans équivalent aux jeux Olympiques réunit des athlètes déficients visuels dans un 3 contre 3, sur une aire de jeu de la taille d’un terrain de volley. Objectif : marquer des buts dans de petites cages de 1,3m de haut en lançant le ballon à la main.

Le tir s’effectue de face comme au bowling, ou “à 360 degrés”, en réalisant un tour sur soi-même pour obtenir un lancer plus puissant. La balle doit rebondir au moins deux fois sur deux zones précises du terrain pour qu’un but soit validé.  Pour offrir un repère sonore, le ballon spécifique et lourd (plus d’un kg) contient des grelots.

Goalball Jeux Paralympiques
Le joueur iranien Hassan Jafari effectue un plongeon pour bloquer un tir de l’équipe de France, lors d’un match de poule aux Jeux de Paris 2024. © OIS/Lillie Yazdi

En phase défensive, un joueur “chef d’orchestre”, repère et indique la direction du tir adverse. En position d’attente au sol, les joueurs se tiennent prêts à plonger pour arrêter les tirs adverses, en s’allongeant généralement de tout leur long pour former le plus grand bloc défensif possible.

Explosif et physique

« Il s’agit d’un sport assez explosif, qui demande de l’endurance physique, décrit Vivien Fournier. Il requiert aussi des qualités de concentration et d’écoute, pour réussir à entendre à la fois le bruit du ballon, ses coéquipiers et des adversaires, malgré les bruits parasites, dans les tribunes par exemple. »


Malgré une 7e place chez les hommes et une 8e et dernière place chez les femmes, les équipes tricolores peuvent donc voir le verre à moitié plein. « On partait de loin…, rappelle encore Vivien Fournier. Les équipes de France de goalball n’ont vu le jour qu’en 2017, après l’attribution des Jeux à la ville de Paris » De bon augure pour la suite.

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