Jeux paralympiques Paris 2024 – Dans les tribunes, personnes handicapées et valides réunies dans le même enthousiasme
La réussite de ces jeux Paralympiques, c’est aussi la mobilisation du public, en quête d’émotions fortes et de performances sportives. Personnes en situation de handicap et personnes valides ont vibré côte-à-côte dans des tribunes souvent pleines à craquer. Beaucoup ont découvert des sports souvent méconnus ou encore peu médiatisés comme le volley assis ou le cécifoot. Nous avons suivi deux groupes venant de l’Isère et de Metz.
« On a donné de la voix. Il y avait une super ambiance dans les tribunes de l’Arena Bercy, hier, pour le basket fauteuil. » Si la fatigue commence à se lire sur les visages, la joie d’assister aux jeux Paralympiques est loin d’être retombée. Christelle, Guillaume, Patricia et Véronique font partie d’un groupe de dix personnes en situation de handicap venues de l’Isère pour passer deux jours à Paris. Au programme : para tennis de table, basket fauteuil, volley assis. Et aussi balade dans la capitale, notamment au parc zoologique.
Un an de préparation pour deux jours aux jeux Paralympiques
Arrivés à l’Arena Paris Nord-Villepinte sous une pluie battante pour du volley assis, le groupe a pu se réfugier à l’intérieur, bien avant l’ouverture des portes aux spectateurs. « Même si ce n’est pas facile de se déplacer avec dix personnes en situation de handicap, dont certaines en fauteuil électrique, on arrive à contourner les difficultés. Les volontaires font tout pour nous faciliter les choses », souligne Charlène Moine, cheffe de projet à la délégation APF France handicap 38.
Avec l’EAM l’Agora situé près de Grenoble, elle a eu l’idée de monter ce projet qui a nécessité plus d’un an de préparation. « Tout est parti d’une demande d’un des résidents du foyer de vie. À la question : “Qu’est-ce que vous feriez de plus fou si vous en aviez les moyens ?” Il a répondu : “Aller aux jeux Paralympiques !” L’idée était lancée. »
« Je suis heureux d’être là, s’enthousiasme Thomas. Comme les neuf autres, il a été tiré au sort car une trentaine de personnes avait posé leur candidature. Une opportunité tentante pour des personnes qui, pour certaines, ont peu d’occasion de partir en vacances. Trouver un hôtel adapté, partir à quatre véhicules PMR pour transporter le matériel médical nécessaire. La logistique n’a pas pas été simple mais au final, le bonheur de vivre ses Jeux en direct l’a emporté sur les galères.
Le cécifoot pour sensibiliser à la différence
Côté déplacements à Paris, l’École de la jeunesse et des Sports de la Ville de Metz a un peu d’entraînement. Des jeunes étaient déjà présents aux championnats du monde de para-athlétisme au stade Charlety en 2023. Pour les jeux Paralympiques, deux groupes de deux tranches d’âge différentes (9-11 ans et 12-15 ans) ont passé deux jours dans la Capitale pour voir du basket fauteuil, du para-athlétisme et du cécifoot.
Dans les tribunes du stade de la Tour Eiffel, l’ambiance était à son comble avant le début du match Colombie-Japon, le premier de la compétition. Autant laisser exploser son enthousiasme tant que le match n’a pas commencé. Car, après le coup d’envoi, le silence devait régner pour permettre aux joueurs d’entendre le ballon à grelots et les consignes de leur staff.
« Nous transmettons diverses valeurs éducatives du sport comme le respect de l’autre, la tolérance, la solidarité, le goût de l’effort, la persévérance, l’inclusion, évoque Laura Guerre, éducatrice sportive en charge de l’inclusion et des discriminations à la Ville de Metz. Les accompagner aux jeux Paralympiques, ça rendait tout cela plus concret. »
Apprendre les uns des autres
« Je trouve le cécifoot impressionnant, lance Serena, 12 ans. Il faut avoir confiance en soi et en l’autre pour avancer sur le terrain. » Coline, Anass, Mathis et Kadiata partagent son engouement pour ce sport et pour ces jeux Paralympiques. « C’est difficile de rester silencieux, on avait envie de les encourager ! », reconnaissent-ils tous ensemble. En cela, le cécifoot est une bonne école sur la bonne conduite à avoir vis-à-vis de personnes porteuses d’un handicap. Dans les tribunes comme dans la vie quotidienne.
« Se questionner face à un public en situation de handicap. Apprendre les uns des autres, changer le regard sur le handicap. Nous portons un projet du mieux vivre ensemble depuis l’année 2023. Nous avons reçu le label Impact 2024 de l’Agence nationale du sport, confie Laura Guerre. Venir à Paris, c’était à la fois une belle expérience et une récompense pour tous ces enfants. »
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