Tous en scène pour le handicap : un programme court pour se moquer des préjugés

Du 18 au 23 novembre, la deuxième saison du programme court Tous en scène pour le handicap est diffusée sur les chaînes de France Télévisions. Onze épisodes portés par dix artistes et personnalités publiques qui dénoncent, avec humour, des situations absurdes auxquelles sont confrontées les personnes handicapées. Objectifs ? Inviter le grand public à mieux en prendre conscience. Et à soutenir les actions d’APF France handicap en faveur d’une société plus égalitaire et plus inclusive. Joséfa Tuetey, 33 ans, professeure de musique, a inspiré le sketch interprété par l’humoriste Antonia de Rendinger sur les préjugés dont elle est victime en tant que maman en situation de handicap.

« Ils font des enfants alors qu’ils ne sont même pas capables de s’occuper d’eux-mêmes ». Voilà le genre de phrases que Joséfa Tuetey, 33 ans, a pu entendre depuis qu’elle est maman de Clara, 14 mois. Des préjugés vexants que la jeune femme subit régulièrement. Cette remise en question de sa légitimité à être parent en raison de son handicap constitue le thème de l’un des onze épisodes de la nouvelle saison du programme court Tous en scène pour le handicap  . Une saison diffusée du 18 au 23 novembre sur les chaînes de France Télévisions.

Membre d’un groupe de parents en région Auvergne-Rhône-Alpes, Joséfa fait partie des onze témoins identifiés par APF France handicap. Et des anecdotes, cette professeure de musique à Lyon, en a beaucoup à raconter. « Je rentrais de la crèche. J’attendais le bus. Impossible de monter ma poussette car il n’était pas garé assez près du trottoir. “Pourquoi avez-vous fait un enfant si vous êtes en situation de handicap ?“, ai-je entendu venant des autres passagers qui me voyaient galérer ».

On prend mon compagnon pour mon auxiliaire de vie

Mais avec l’expérience, elle a appris à anticiper les remarques. L’humour est, selon elle, une bonne façon de désamorcer certaines situations. Même si elle reste toujours stupéfaite par la violence d’une société qui nie, d’une certaine façon, ses capacités à assurer le bien-être de son enfant. « Un après-midi, j’allaitais Clara sur un banc dans un jardin public. Au bout d’un moment, je me suis rendu compte que des personnes m’observaient avec insistance. Certains se sont même exclamés : “ah mais c’est votre fille !“ J’ai répondu qu’à notre époque, les femmes allaitent rarement les enfants des autres. »

 Comment Joséfa explique-t-elle ces remarques validistes ? « Ce qui reste tabou c’est la sexualité des personnes en situation de handicap. Imaginer que nous ayons une vie sexuelle, voire une vie de couple qui aboutisse à un désir de maternité est impensable. » D’ailleurs, elle confie qu’on prend souvent Nils, son compagnon et père de sa fille, pour son auxiliaire de vie.

Réaffirmer le droit à la parentalité grâce à l’humour

Parfois, ces remarques font naître des inquiétudes, voire des angoisses chez la jeune femme. Intervenant parfois dans des foyers de l’Enfance, elle côtoie des enfants pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance. « Est-ce qu’on va pas me retirer Clara au premier bleu qu’elle se fera quand elle apprendra à marcher ? », confie-t-elle. Aidée par son compagnon, Joséfa balaie ces pensées négatives en prenant du recul. L’accès à la parentalité pour les personnes en situation de handicap doit rester un droit fondamental. Le réaffirmer à l’aide d’un sketch peut aider à faire bouger les mentalités.