Le handicap, un sérieux frein à l’évolution professionnelle

Publié le 19 novembre 2024 par Emma Lepic
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64 % des salariés handicapés pensent que leur rémunération est trop faible mais moins d’un sur trois (28 %) se sent légitime pour réclamer une augmentation. © AdobeStock

Handicap et parcours professionnel : comment assurer une vraie égalité des chances ? Tel est le thème de la 28Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées. Un enjeu de taille, quand trois personnes handicapées sur quatre estiment que leur situation a fait obstacle à leur carrière, selon une enquête de l’Ifop.

Une progression à tout le moins ralentie. Voilà ce que ressentent les trois quarts des 6 619 personnes handicapées que l’Ifop a interrogées en juillet 2024, pour une étude publiée cette semaine. Ainsi, plus de six sur dix (63 %) racontent qu’elles ont dû changer de métier ou de poste en raison de leur handicap.

D’ailleurs, 62 % considèrent qu’il est difficile de trouver un emploi, une proportion presque deux fois supérieure à celle de l’ensemble de la population (35 %). Quant à le conserver, une sur deux (53 %) affirme que c’est complexe.

Des carrières minées par les discriminations

Réalisée à la demande des organisateurs de la 28Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (SEEPH), Ladapt, le FIPHFP et l’Agefiph, cette enquête porte sur le thème de cette année : les évolutions professionnelles.

Or, les discriminations peuvent fragiliser les carrières. Et les personnes concernées les redoutent. Au point que seulement une sur deux reconnaît parler de son handicap avec ses collègues. Une peur fondée, puisque 64 % disent avoir déjà été traitées de manière injuste dans le milieu professionnel.

Trop faibles rémunérations mais ambitions intactes

Cela engendre parfois des conséquences matérielles tangibles. Ainsi, 64 % des personnes handicapées pensent que leur rémunération est trop faible (contre 49 % de l’ensemble des salariés). Sans pour autant s’estimer suffisamment légitimes pour négocier une augmentation. Seulement moins d’une sur trois (28 %) se sent suffisamment à l’aise pour la réclamer.

Malgré tout, les salariés en situation de handicap conservent des ambitions, et même davantage que leurs collègues. Plus de quatre sur dix (41 %) souhaitent devenir managers (contre 39 % en population générale). Est-ce dû à l’ambiance au sein de leur entreprise ? Ils sont, en tout cas, sept sur dix (69 %) à la penser bienveillante et inclusive à leur égard.  Un curieux pourcentage… alors que 64 % disent avoir déjà été traitées de manière injuste dans le milieu professionnel.

Des dirigeants conscients du problème ?

Outre des personnes handicapées, des salariés en population générale et un échantillon représentatif de la population française, l’Ifop a aussi questionné 402 dirigeants et responsables des ressources humaines. Et ils ne contredisent pas le sentiment de discrimination des salariés concernés.

Plus de la moitié d’entre eux (58 %) reconnaissent que les personnes les plus susceptibles d’être discriminées au sein de leur organisation sont en situation de handicap. Pour lutter contre le phénomène, 43 % considèrent qu’il convient de former les managers afin d’améliorer les pratiques inclusives et la compréhension des situations de handicap dans le milieu professionnel. Il leur reste maintenant à concrétiser cette intention.

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