[En salles] Charles Peccia Galletto, acteur dans Mon inséparable : « Le désir d’émancipation de mon personnage me fait penser à ma vie »

Charles Peccia Galletto est à l’affiche du film Mon inséparable, en salles le 25 décembre. À 29 ans, ce comédien en situation de handicap, d’abord formé au théâtre, joue son premier grand rôle au cinéma au côté de Laure Calamy. Pour son interprétation sensible dans cette histoire d’amour fusionnel entre une mère et son fils handicapé, il fait partie des seize acteurs cités pour le César de la Révélation masculine. On espère qu’il fera partie de liste finale.

Faire-face.fr : Anne-Sophie Bailly, la réalisatrice, vous a confié le rôle principal masculin de Mon inséparable. Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

Charles Peccia Galletto : C’est une consécration ! C’est le rêve que j’avais quand je suivais des cours de théâtre. Le cinéma a toujours été important pour moi. J’ai grandi en regardant des films et en rêvant aux acteurs des films américains comme Inglorious Bastards ou Ocean’s Eleven.

F-f.fr : Quand avez-vous eu envie de devenir comédien ?

C.PG : Après le lycée, j’ai dit à mes parents : « Je veux être acteur. ». Ils m’ont répondu : « D’abord les études ! » Ce que j’ai fait en suivant un cursus en sciences économiques et sociales. Mais lors d’une année passée à Los Angeles dans le cadre de mes études, j’ai commencé à prendre des cours de théâtre. Ça m’a bien plu. En rentrant, j’ai continué. J’ai fréquenté pendant quatre ans, jusqu’en 2020, les cours Acquaviva, à Paris.

« Un feeling immédiat avec Laure Calamy »

F-f.fr : Comment s’est passé le casting ?

C.PG : Dès le premier tour, la directrice de casting aurait dit : « Je crois qu’on l’a trouvé. » Au 3^e tour, je me suis retrouvé avec Laure Calamy. Nous avons tout de suite compris qu’il y avait un feeling entre nous.

F-f.fr : Est-ce qu’il a des aspects de ce personnage qui vous ressemblent ?

C.PG : Comme Joël, j’ai entretenu une relation assez fusionnelle avec ma mère. Je suis resté assez tard chez mes parents, jusqu’à mes 24 ans. Ils n’avaient pas envie de me laisser ou moi, j’avais du mal à partir. Le désir d’émancipation de mon personnage me fait aussi penser à ma vie.

« Je voudrais que les acteurs dans ma situation ne soient pas réduits à leur handicap »

F-f.fr : Pensez-vous que ce rôle va vous ouvrir d’autres portes ?

C.PG : Dès qu’on a une différence, on est mis dans une case. C’est dommage. Je voudrais juste que le handicap ne soit vu que comme une caractéristique. Que les acteurs dans ma situation ne soient pas réduits à leur handicap et soient admis aux castings. Je pense que c’est possible. Mais les producteurs et les réalisateurs sont encore frileux.

F-f.fr : Devenir père, fonder une famille, ça vous parle ?

C.PG : Je ne suis pas prêt, je pense. Et puis, comme je suis célibataire, la question ne se pose pas !