Auxiliaire de vie, un métier féminin mal rémunéré

Près de 177 000 auxiliaires de vie viennent en aide aux personnes dépendantes, âgées ou handicapées. Portrait robot de cette profession méconnue du grand public.

Métier difficile mais indispensable, majoritairement féminin, alliant diverses compétences, – écoute, délicatesse, patience mais aussi force physique pour lever, coucher, laver… les personnes : jusque-là rien de bien surprenant dans l’étude de la société Vitalliance centrée sur cette question : “Qui sont les auxiliaires de vie ?” Plus intéressant, l’étude témoigne d’une homogénéité du secteur à plusieurs niveaux. D’abord en terme d’âge puisque 40 % des auxiliaires ont moins de 30 ans. Les 60 % restants s’étalent jusqu’à plus de 50 ans. Ensuite en terme d’expérience, 49 % des personnes en poste ont entre deux et cinq ans de pratique et 32 % plus de cinq ans. Si l’aide à la personne requiert de l’énergie, l’expérience est aussi très appréciée chez les agences de recrutement et par les bénéficiaires.

Un métier payé au Smic

Côté du salaire, un auxiliaire de vie gagne généralement l’équivalent du Smic. La société Aladom rapporte, qu’en fin de carrière, le salaire atteint 1 500 euros brut dans le secteur associatif et 2 000 euros dans le secteur privé. Selon l’Insee, en 2015, un Français sur trois a plus de 60 ans. Pas étonnant alors que le secteur de l’aide à la personne engendre quelques 450 000 nouveaux emplois en l’espace de cinq ans.

Un métier prenant

Plus que n’importe quel autre métier, celui d’auxiliaire de vie demande aussi de jongler entre les obligations professionnelles et personnelles. Selon l’étude de Vitalliance deux auxiliaires sur dix travaillent de nuit et plus de la moitié y consacre ses week-ends. Malgré tout, une grande majorité parvient à construire une vie de famille : sept personnes sur dix ont au moins un enfant. Le métier demande aussi de l’organisation et de la flexibilité. En moyenne, chaque auxiliaire intervient dans quatre à cinq domiciles par semaine.

Un métier qui se professionnalise

Les chiffres montrent également que le secteur se professionnalise. Aider et accompagner une personne ne s’improvise plus et désormais la plupart des auxiliaires cumule d’autres compétences comme l’art thérapie ou l’aide médico-psychologique. Certains ont travaillé comme infirmiers ou éducateurs spécialisés. Cette diversité permet de répondre au mieux à des besoins spécifiques comme la prise en charge de la maladie d’Alzheimer, la myopathie ou la maladie de Charcot.  Johanna Amselem