SLA : la France abandonne l’essai sur la stimulation phrénique
L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a mis un terme à l’étude clinique RespiStim SLA, évaluant la stimulation phrénique dans la sclérose latérale amyotrophique (SLA).
En septembre 2012, le Dr Jesus Gonzalez, pneumologue dans le service du Pr Thomas Similowski à la Pitié-Salpétrière (Paris), lançait l’essai RespiStim SLA. Objectif : évaluer l’effet de la stimulation électrique des deux nerfs phréniques, aboutissant à la contraction du diaphragme, sur la progression de l’atteinte respiratoire des patients atteints de sclérose latérale amyotrophique (SLA ou maladie de Charcot). Concrètement, cette progression était évaluée par le délai avant mise sous ventilation assistée.
Une absence de bénéfice en cause
Dans cet essai, 74 malades ont été équipés d’un stimulateur. Afin de mettre en évidence un éventuel “effet placebo”, certains d’entre eux n’ont pas été mis en marche. L’essai devait durer six ans mais une analyse intermédiaire des résultats a montré une absence de bénéfice et même une surmortalité dans le sous-groupe de patients ayant un dispositif actif. Fin juillet, l’étude britannique DiPALS, qui évaluait, elle aussi, la stimulation phrénique intradiaphragmatique, a été publiée dans le Lancet Neurology. Or, ses résultats ne sont pas plus brillants : la survie sous stimulation phrénique était réduite (11 mois contre 22,5 mois dans le groupe placebo) et le taux de mortalité plus élevé (76 % de décès contre 51 %).
L’équipe française, qui annonce la publication prochaine de ses résultats, a ainsi pris la décision d’interrompre prématurément son essai, la stimulation intradiaphragmatique ne semblant pas une solution d’avenir pour les patients atteints de SLA. Adélaïde Robert-Géraudel
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