BrainGate2 : le contrôle d’un ordinateur par la pensée
Grâce à BrainGate2, réseau d’électrodes implantées dans le cortex moteur, deux patients paralysés ont pu, en imaginant un mouvement, déplacer avec facilité un curseur jusqu’à une cible sur un écran. Un pas important vers le contrôle par la pensée d’appareils divers.
Un peu tôt pour parler de “prothèse cérébrale”. Mais les résultats obtenus avec deux personnes atteints de sclérose latérale amyotrophique (SLA ou maladie de Charcot) sont très encourageants. En imaginant que leur index se déplaçait sur une surface, l’un comme l’autre ont pu déplacer le curseur présent sur l’écran d’un ordinateur jusqu’à une zone délimitée.
Le détail de ces expériences, effectuées par les équipes américaines de BrainGate, un groupement de recherche dont l’objectif est de développer des outils pour la mobilité, communication et autonomie des personnes handicapées, a été publié dans le numéro de la revue anglo-saxonne Nature Medecine. Ces travaux font suite à une première expérience menée en 2011 par Cathy Hutchinson, une patiente tétraplégique qui avait pu actionner un bras robotisé grâce aux électrodes introduites dans son cerveau.
Des performances optimisées
Quatre ans plus tard, qu’apportent ces nouvelles expériences ? Rien de moins qu’un système d’interprétation des ondes cérébrales fortement amélioré. À savoir une meilleure extraction et traduction des signaux neuronaux de BrainGate2, contribuant notamment à donner plus de précision quant à la direction que souhaite mentalement prendre l’utilisateur.
Ce qui permet d’obtenir comme le souligne le scientifique Jaimie Henderson, cosignataire de l’article paru dans Nature Medecine, « un contrôle plus rapide et plus précis du marqueur sur l’écran ». En effet, les testeurs paralysés sont arrivés à déplacer le curseur de l’écran jusqu’à sa cible dans un temps moyen de 2,5 secondes. Contre 8,5 secondes de délai auparavant.
Des applications multiples
Réaliser des déplacements d’un marqueur sur un écran grâce à une impulsion provenant de notre cerveau, d’accord. Mais dans quel but concret ? Dans un premier temps pour choisir des lettres sur une interface afin de composer des mots et ainsi aider un patient dépourvu d’élocution à s’exprimer, comme le montre cette vidéo :
À terme, précise Jaimie Henderson, il s’agit de permettre à des personnes tétraplégiques « de déplacer à volonté un curseur et de cliquer afin de contrôler des appareils dans leur environnement » comme, par exemple, une voiture.
Avant, peut-être, d’établir à nouveau un lien entre le cerveau et les membres paralysés… O. Clot-Faybesse
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