Élèves handicapés : l’école inclusive « au milieu du gué »
Le Conseil national d’évaluation du système scolaire salue le doublement en dix ans du nombre d’élèves handicapés accueillis en milieu ordinaire. Mais l’inclusion reste davantage une réalité dans le primaire qu’au collège ou au lycée.
« Les progrès ont été fulgurants en dix ans (…) mais la France demeure encore au milieu du gué. » Le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco), présidé par Nathalie Mons, vient de réaliser un état des lieux de l’école inclusive, pointant les avancées réalisées mais aussi les progrès à accomplir. La « scolarisation des élèves en situation de handicap a été révolutionnée », se félicite cette sociologue. Il y a une dizaine d’années encore, elle s’effectuait essentiellement dans des centres médico-sociaux car le handicap était davantage considéré comme une maladie que comme une différence. Et lorsque l’enfant était admis dans l’établissement de son quartier, « les aménagements étaient pensés sous forme de compensation, lui permettant de suivre le parcours typique d’un élève moyen ». Aujourd’hui, le modèle de l’école inclusive « accepte les différences comme une diversité ». Il s’agit « d’adapter l’ensemble de l’école à des profils différents d’enfants ».
77 % des élèves handicapés sont scolarisés en milieu ordinaire
Depuis 2004, le nombre d’enfants en situation de handicap scolarisés en milieu ordinaire a pratiquement doublé pour dépasser 250 000 en 2014/2015, soit 77 % de l’ensemble des élèves handicapés. Durant cette même période, les effectifs en milieu spécialisé sont restés stables à 70 000 (21 %), les 2 % restants partageant leur temps entre les deux types d’établissement. Mais le taux de scolarisation en milieu ordinaire diminue au fur et à mesure que l’élève handicapé grandit (cliquez sur le graphique pour l’agrandir) : en 2014-2015, la quasi-totalité des 3 à 5 ans étaient scolarisés en milieu ordinaire, contre 80 % des 11 ans, moins de 60 % des 15 ans et à peine plus de 20 % des 20 ans.
Deux fois moins d’élèves handicapés moteurs au lycée qu’au collège
Le décrochage est particulièrement marqué entre le collège (85 000 élèves handicapés) et le lycée (22 000). « Beaucoup de jeunes reconnus handicapés quittent le système scolaire ou sortent du dispositif de scolarisation après 15 ans », note le Cnesco. Mais les capacités d’apprentissage ne sont pas seules en cause : le nombre d’élèves handicapés moteurs scolarisés au lycée, en classe ordinaire, est deux fois moins important qu’au collège. De plus, 58 % des élèves en situation de handicap scolarisés au lycée sont inscrits dans une filière professionnelle, contre moins d’un tiers pour l’ensemble.
Des tablettes pour un enseignement adapté aux besoins spécifiques
Pour le Cnesco, il faut éliminer les barrières physiques dans les bâtiments – une proposition allant à l’encontre des récentes déclarations de Nicolas Sarkozy. Mais aussi généraliser l’usage du numérique nomade « qui permet de décliner, automatiquement, des versions du cours de l’enseignant adaptées aux besoins de chaque élève ». Il préconise, par ailleurs, de profiter du temps périscolaire pour sensibiliser tous les enfants au handicap. Et il demande que les élèves disposant d’un auxiliaire de vie scolaire puissent bénéficier de cet accompagnement durant leurs périodes de stage ou d’apprentissage en entreprise.
Multiplier les unités d’enseignement
Autres priorités : nommer une personne ressource, parmi les enseignants, dans chaque établissement ; former les professeurs à l’évaluation des élèves en situation de handicap ; ou encore encourager la mise en œuvre d’une diversité de méthodes pédagogiques souples et adaptées. Enfin, pour les enfants les plus éloignés de la scolarisation ordinaire, le Cnesco propose de multiplier les unités d’enseignement, ces classes gérées par des centres médico-sociaux mais implantées dans des établissements de l’Éducation nationale. Autant de solutions visant à combler les « failles béantes » de l’école inclusive. Franck Seuret
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2 commentaires
personellement ma fille sourde a été au lycé accompagné par un interprète , mais maintenant quelle as 21 ans , elle change d orientation , après avoir obtenus son c a p et son b a c p ro ventes , elle etudie a l école , a l école estéhique elle n as pas d intèrprete l education national lui as refusée, or j estime que toute éleve as droit a continuer ses études , l examen , approche et toujours pas d interprète , cela coute très cher elle as besoin de 8 heures par semaine , c est honteux dans un pays comme le notre ….
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