Services pour personnes handicapées : de fortes disparités régionales

Publié le 15 novembre 2013 par Axelle Minet

Besoin des services d’un Samsah (Service d’accompagnement médico-social pour adultes handicapés) ou d’un SAVS (Service d’accompagnement à la vie sociale) ?

Mieux vaut habiter en Limousin, Franche-Comté, Bretagne, Bourgogne ou Aquitaine, les régions les mieux dotées, plutôt qu’en Corse, Île-de-France, Paca ou Picardie, qui ont des niveaux d’équipement très inférieurs à la moyenne. Il existe en effet de fortes inégalités régionales dans l’implantation des services sociaux, médico-sociaux et sanitaire à domicile (Sad), rappelle la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne (Fehap), privés non lucratifs, qui a rendu public, jeudi 7 novembre, ses 26 études régionales ainsi qu’une synthèse nationale.

 

Cinq catégories de régions

Les Samsah/Savs et l’hospitalisation à domicile affichent les écarts régionaux les plus importants ; les Services d’éducation spécialisée et de soins à domicile (Sessad) et les Services de soins infirmiers à domicile (Ssiad) présentent moins de divergences régionales. « Les politiques de régulation peinent à faire converger les profils des régions, malgré les nouveaux outils de péréquation mis en œuvre entre les agences régionales de santé, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie et les conseils généraux », regrette la Fehap, qui distingue cinq catégories de région :

des régions caractérisées par de fortes dotations sur l’ensemble des Sad, et notamment ceux dédiés aux enfants et adultes en situation de handicap : Limousin, Franche-Comté, Bretagne, Poitou-Charentes, Champagne-Ardenne. Ce qui n’exclut pas qu’à l’intérieur de ces régions, certains départements puissent être sous-dotés. En Champagne-Ardenne, par exemple, la densité des Samsah et Savs est supérieure de 32 % à la moyenne nationale, mais dans le département de l’Aube, elle est de 39 % inférieure à cette même moyenne ;

des régions présentant des dotations moyennes et une relative cohérence entre leurs territoires : Midi-Pyrénées, Aquitaine, Pays de la Loire, Centre, Rhône-Alpes, Nord-Pas-De-Calais ;

des régions présentant des dotations moyennes mais d’importants contrastes interdépartementaux sur la majorité des services à domicile : Lorraine, Languedoc-Roussillon ;

des régions en retard dans le développement des Sad, notamment ceux dédiés au handicap : Île-de-France, Picardie, Paca, Martinique, Réunion. Ces plus faibles taux d’équipement « s’accompagnent la plupart du temps d’un déficit de places dans les institutions. En cela, les défauts de l’offre de services à domicile dans ces régions sont moins le signe d’une politique de désinstitutionalisation qui serait plus tardive qu’ailleurs, que celui d’un engagement général plus limité, des politiques départementales et régionales sur la prise en charge du handicap et de l’autonomie », note la Fehap.

des régions aux spécialisations atypiques, c’est-à-dire ayant une densité très élevée sur une catégorie de services et d’importants retards sur d’autres : Guadeloupe, Guyane, Corse, Basse-Normandie. Franck Seuret – Photo DR

 

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