Élèves handicapés à l’école, une réalité variable d’un département à l’autre
Mieux vaut habiter dans la Drôme que dans les Hauts-de-Seine lorsqu’on est parent d’un élève handicapé.
Selon la 11e édition de Géographie de l’école, publiée fin juin, le pourcentage d’enfants en situation de handicap dans les effectifs des écoles primaires (maternelles et élémentaires confondues) et dans les collèges peut varier du simple au triple d’un département à l’autre. Les statistiques du ministère de l’Éducation nationale tendent donc à accréditer l’idée que certains départements sont plus accueillants que d’autres pour les écoliers et collégiens handicapés.
Les élèves handicapés représentent 2% des effectifs
Dans le primaire, la moyenne nationale s’élève à 2% (2,3% dans les collèges). Mais dans la Drôme, la Meuse et la Saône-et-Loire, les enfants handicapés représentaient près de 3% des effectifs des écoles primaires, à la rentrée 2013, contre 1% seulement dans le Maine-et-Loire, les Hauts-de-Seine et Mayotte. Le taux de prévalence du handicap étant sensiblement le même dans toute la France, il faut chercher l’explication ailleurs.
Deux tiers des élèves handicapés scolarisés en classe ordinaire
Ce que confirment d’ailleurs les écarts, d’un département à l’autre, dans la répartition des élèves entre classe ordinaire et Classe pour l’inclusion scolaire, en primaire, et Unité localisée pour l’inclusion scolaire, en collège. Dans ces Clis et Ulis, les élèves reçoivent un enseignement spécifique, encadrés par un enseignant spécialisé.
Au niveau national, deux élèves handicapés sur trois sont scolarisés dans une classe ordinaire, et un sur trois en Clis. Mais, dans le centre de la France, le pourcentage des élèves en classe ordinaire tombe sous la barre des 59% alors qu’en Bretagne et dans le Sud-Est, il dépasse les 73%. En collège, l’écart est encore plus important.
Pas assez de places en Sessad = moins d’élèves à l’école
Ces écarts s’expliquent, en partie, par les différences de taux d’équipements. En services d’éducation et de soins spécialisés à domicile (Sessad), notamment. Un enfant ayant besoin d’un accompagnement médico-social pour être scolarisé sera contraint d’aller en établissement spécialisé s’il n’y a pas de Sessad à proximité. La création de Sessad est de la responsabilité des agences régionales de santé.
Les MDPH attribuent plus ou moins facilement des auxiliaires de vie scolaire
Autre acteur majeur : les Maisons départementales des personnes handicapées. Les MDPH sont en effet chargées de l’orientation des enfants : en classe ordinaire ; en Clis ou Ulis ; ou vers un établissement spécialisé. Elles décident également d’affecter, ou pas, auprès de l’enfant handicapé, un auxiliaire de vie scolaire chargé de l’assister, à temps plein ou à temps partiel. Or, sans AVS, certains élèves en situation de handicap ne peuvent être scolarisés en classe ordinaire.
L’Éducation nationale a aussi sa part de responsabilités
Enfin, le directeur académique des services de l’Éducation nationale joue également un rôle important. Ce Da-sen est chargé d’animer et de mettre en œuvre la politique éducative dans les départements. Certains peuvent faire de la politique inclusive une priorité ; d’autres, pas… Pour le bonheur, ou le malheur, des parents d’enfant(s) handicapé(s). Franck Seuret
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1 commentaire
Effectivement, il y a un recul dans la scolarisation car les AVS/EVS et enseignants n’ont d’accompagnement dans l’accompagnement d’un enfant en situation de handicap que par les SESSAD. L’éducation nationale n’est pas équipée, les MDPH n’ont pas les moyens de traiter et de comprendre les enjeux pour les enfants et les différents troubles présentés en commissions, d’où les orientations erronées. L’expertise du médico-social n’est pas suffisamment exploités par ces instances. Ce sont donc les personnes qui trinquent ainsi que les acteurs de l’école…