Union européenne : l’espérance de vie progresse, mais pas en bonne santé
Augmenter le nombre d’années de vie en bonne santé de deux ans d’ici à 2020 pour tous les citoyens européens : c’est la priorité de l’Union européenne. Pour parvenir à un tel objectif, les différents États membres et la Commission européenne travaillent ensemble à surveiller et à analyser les tendances des différentes espérances de santé en Europe. Cette vaste étude, coordonnée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), livre ce jour une première série de résultats actualisés.
Dans l’UE (Bulgarie et Roumanie exclues car l’étude est limitée aux 25 pays membres depuis 2005), l’espérance de vie à 65 ans en 2011* était de 18 ans pour les hommes et 21,4 ans pour les femmes. Ils pouvaient donc espérer atteindre respectivement l’âge de 83 et 86,4 ans, soit une augmentation de plus d’1 an depuis 2005 (1,3 an pour les hommes et 1,2 an pour les femmes).
Comparée à la situation européenne moyenne, la France confirme ses (bonnes) spécificités, déjà soulignées en 2012 sur ce blog. L’espérance de vie à 65 ans est bien plus élevée que la moyenne dans les autres pays membres : 84,3 ans pour les hommes et 88,8 ans pour les femmes.
Maladies chroniques et incapacités
De manière moins positive, la durée de vie sans subir d’incapacité à 65 ans et au-delà ne s’est pas améliorée dans l’ensemble de l’UE, mais est restée stable entre 2005 et 2011. Tout comme l’espérance de vie sans souffrir d’une maladie chronique. Bien qu’ayant diminué significativement entre 2005 et 2010, cette dernière s’est accrue de façon marquée entre 2010 et 2011, pour atteindre une valeur similaire à celle de 2005.
Puisque l’espérance de vie générale progresse mais pas celle en bonne santé, cela signifie que le nombre d’années vécues avec une limitation d’activité ou une maladie chronique a augmenté entre 2005 et 2011.
Pour les experts, ces résultats apparemment contradictoires s’expliquent par une meilleure gestion des problèmes de santé et/ou d’incapacité associée. Il est probable que les individus, mieux informés aujourd’hui au sujet de leur état de santé réel, signalent d’avantage de problèmes de maladies chroniques et à des stades plus précoces. De sorte que les problèmes de santé et d’incapacité liés à l’augmentation de l’espérance de vie n’ont pas engendré une diminution de la qualité de vie.
O. Clot-Faybesse
* Les données fournies à une année t correspondent à t-2, soit pour 2013 à 2011.
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