Soins de suite et de réadaptation : les inégalités territoriales perdurent
Les établissements de soins de suite et de réadaptation (SSR) ont augmenté leur capacité d’accueil en France entre 2008 et 2016 selon une étude de la Drees. Mais sans création de nouvelles structures et donc sans gommer les inégalités territoriales.
Davantage de lits et de places dans les établissements de soins de suite et de réadaptation (SSR) mais pas partout et sans ouverture de nouvelles structures. Voilà ce qui ressort de la récente étude sur l’évolution du recours aux soins de suite et réadaptation (SSR) de 2008 à 2016 réalisée par la Dress. La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques y pointe la persistance de disparités entre départements. Conséquence pour les usagers : des inégalités en termes de proximité d’offre de soins.
Des établissements en faible augmentation
Dans le secteur public, qui possède la moitié des établissements de SSR, leur nombre est resté stable. Seul le nombre moyen de lits ou places a augmenté, passant de 66 à 80 en huit ans. Dans le secteur privé non lucratif, qui possède un quart des établissements de SSR, leur nombre a diminué de 5 % en huit ans avec la fermeture de vingt-trois établissements.
Le seul secteur montrant une hausse de 8 % en huit ans, avec trente-quatre structures créées, est le privé à but lucratif. Mais même là, il s’agit d’une hausse du nombre de lits et places dans les structures existantes.
L’hospitalisation de jour en hausse
L’hospitalisation à temps partiel reste marginale en SSR mais a augmenté, passant de 7 % de l’activité globale à 10 %. Le nombre de séjours en hospitalisation à temps partiel a augmenté de 89 %. Elle est essentiellement liée à la hausse des hospitalisations de jour (HDJ). L’hospitalisation de nuit reste marginale et les traitements et cures ambulatoires sont en recul. Les hospitalisations à temps complet ont vu, elles, leur durée augmenter.
Cette hausse des HDJ est cohérente avec le « virage ambulatoire » demandé aux établissements pour limiter la durée ou le recours aux hospitalisations. Reste à vérifier si l’éloignement géographique vis-à-vis des structures de SSR dans certaines régions ne constitue pas un frein important à l’accès à l’hospitalisation de jour (HDJ).
Les personnes âgées, premiers usagers
Sans surprise, les personnes âgées sont celles qui contribuent le plus à la hausse du recours aux SSR. En particulier, celles de 90 ans et plus. Si l’on s’intéresse aux raisons médicales des prises en charge en SSR, les lésions traumatiques sortent en tête (19 %) et, parmi elles, les fractures du col du fémur, de la jambe, du rachis lombaire et du bassin.
Suivent les maladies du système ostéo-articulaire, des muscles et du tissu conjonctif (16 %), soit essentiellement arthroses et dorsalgies. Enfin, les maladies du système nerveux (14 %), hémi-, para- et tétraplégies en tête.
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