Cannabis thérapeutique : les patients prennent la parole
Espoir (im)patient, c’est le nom du collectif qui vient de se lancer pour qu’enfin soit autorisé en France l’usage du cannabis thérapeutique. Avec un double objectif : convaincre le grand public mais surtout conduire les politiques à s’emparer du sujet.
« Sensibiliser l’opinion et faire bouger les politiques pour qu’ils modifient la législation et soutiennent la recherche. » Voilà comment Mado Gilanton, toute récente porte-parole de Espoir (im)patient, présente la double mission de ce collectif.
Créé le 5 mai dernier, il entend porter la parole des patients pour que soit enfin rendu possible l’usage du cannabis thérapeutique en France. « Les politiques pensaient que c’était une niche. Nous voulons leur montrer que non. En réalité, plusieurs milliers de personnes sont concernées », souligne Mado Gilanton. Elle préside Apaiser. L’association, représentative des personnes atteintes de syringomyélie et de maladie de Chiari, compte parmi celles qui portent le sujet depuis plusieurs années.
Un contexte plutôt favorable au cannabis thérapeutique
Les patients attendent efficacité, sécurité et qualité de ce traitement. Pour en finir avec l’automédication, l’illégalité et la nécessité de s’approvisionner au marché noir. Espoir (im)patient s’enracine dans cette préoccupation et s’inscrit dans un contexte où les choses semblent commencer à bouger.
En décembre dernier, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a créé un comité scientifique spécialisé temporaire. Verdict : s’il rendra ses conclusions définitives fin juin, il juge déjà pertinent l’usage du cannabis thérapeutique dans cinq situations.
D’abord, en cas de douleurs réfractaires aux thérapies médicamenteuses. Il l’admet aussi dans certaines formes d’épilepsie sévère ou dans les soins support en oncologie. Il trouverait aussi sa place selon lui dans les soins palliatifs et pour le traitement de la spasticité douloureuse de la sclérose en plaques.
Une nécessaire modification de la loi et formation des médecins
« Ce comité réalise un travail sérieux, estime Mado Gilanton, et nous écoute, quand par exemple on indique que le traitement des spasticités douloureuses devrait être élargi à d’autres pathologies. » Sa crainte, même si elle se veut optimiste ? Que les politiques ne suivent pas : « Si la loi n’est pas modifiée, prévient-elle, nous ne pourrons mettre en place les expérimentations ainsi proposées. »
Elle fait aussi observer que sans formation des médecins, les prescriptions ne suivront pas. Elle mentionne l’exemple britannique où seules cent prescriptions ont été réalisées depuis que le cannabis à usage thérapeutique a été autorisé. A contrario, au Luxembourg, pays nettement plus petit, des médecins formés l’ont prescrit à 300 patients en trois mois.
Aujourd’hui, 21 pays de l’Union européenne autorisent l’usage du cannabis thérapeutique, selon Espoir (im)patient.
Faut-il légaliser le cannabis thérapeutique ?
Dès 2013, le magazine Faire Face s’emparait de cette question, y consacrant un dossier complet. Utilisateurs mis devant les tribunaux, témoignages d’usagers en situation de handicap sur ce que leur apporte l’usage su chanvre, essais cliniques sur l’efficacité mais aussi les effets secondaires… Pour en savoir plus, téléchargez ce numéro.
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2 commentaires
bonjour
ma femme est atteinte d un cancer depuis 2015 et plus aucun traitement anti douleur ne la soulage.je suis completement pour que certaines pathologies soit soignée avec du cannabis therapeutique mais pour cela il faudrait que nos bons a rien de poliyticards se reveillent enfin.quand j entend dire par certain qu il faut de la dignité pour tout les malades qui souffrent,je pense qu il se foutent de la gueule du monde.voila ma conclusion et je suis pour ce traitement.
Pourquoi limiter qu’à certaines maladies une éventuelle autorisation à utiliser le cannabis à usage thérapeutique. Personnellement je souffre d’une sclérose latérale primitive avec une spasticité très sévère que les médicaments ne calment pas. D’après ma neurologue, ma spasticité est comparable à celle de la SEP. Alors pourquoi devrais-je continuer à souffrir alors qu’il y a une méthode qui pourrait me soulager ?
Mesdames et messieurs les députés votaient l’usage du cannabis pour ceux tous qui souffrent.