Franck Dhote : « Je n’avais pas envie de fonder une entreprise seul. »
Hier, lieutenant-colonel et skieur en fauteuil de haut niveau. Aujourd’hui, dirigeant d’entreprise. Franck Dhote, 46 ans, enchaîne aussi les diplômes. Deux accidents ont diminué ses capacités physiques mais engendré une formidable capacité de rebond.
« Je voulais à la fois devenir vétérinaire et servir mon pays. Soigner des animaux domestiques ne me faisait pas vraiment rêver. Et j’ai toujours voulu faire de la recherche. Alors, ma thèse bouclée, en 1998, je me suis engagé dans l’armée. Cette dernière offrait la perspective de missions en accord avec mes aspirations.
Jusqu’en 2003, j’ai été généraliste et exercé les trois missions des vétérinaires militaires. Le suivi des animaux militaires, des chevaux et des chiens surtout. Certains jouent en effet un rôle opérationnel majeur sur les terrains d’intervention, comme la détection des engins explosifs improvisés (IED). La sécurité alimentaire des militaires. Enfin, la recherche, en particulier sur les armes non conventionnelles.
Reprendre son activité professionnelle, une nécessité
J’ai choisi cette spécialité, passé en 2003 un concours pour être affecté à l’Institut de recherche biomédicale des armées.
Expert en toxicologie, j’ai travaillé à la mise au point de traitements médicaux de première urgence, en cas d’exposition des militaires ou des populations à des armes chimiques (gaz sarin, ypérite…).
Mais en 2004, j’ai eu un accident de parapente et je me suis fracturé des lombaires : neuf mois à l’hôpital, suivis un long programme de rééducation. Reprendre mon activité professionnelle était vital : ce fut le cas un an et demi après.
Une société et des associés
La pratique du sport de haut niveau, en ski alpin fauteuil, a été fondamentale pour ma reconstruction, sur tous les plans. Mais en 2015, j’ai eu un nouvel accident. Du travail, celui-là. Je suis tombé avec de lourds cartons dans les bras. Cela a rouvert l’ancienne blessure.
Cependant, j’ai dû me rendre à l’évidence que, cette fois, je ne pourrais reprendre mon activité. Alors, j’ai créé, avec quatre associés, une société d’expertise intervenant dans le domaine vétérinaire et la sécurité alimentaire. Ainsi est née Agrovet Expertise.
Un prix et un tremplin
Je n’avais pas envie de fonder une entreprise tout seul. En effet, il y a des missions que je ne peux plus faire en raison de mon handicap. Sans compter que cela élargit nos domaines de compétence et notre zone géographique d’intervention.
Nous intervenons principalement lorsqu’un accident ou un litige concerne un animal ou des produits alimentaires (lait, fromage, viande…). Nos donneurs d’ordre ? Les compagnies d’assurance mais aussi des professionnels de l’élevage ou des tribunaux…
Si j’ai candidaté pour le Trophée H’up 2019, que j’ai gagné le 4 novembre dans la catégorie créateurs, c’est pour offrir une visibilité et un possible tremplin à Agrovet Expertise.
Création d’entreprise : des étapes
Le magazine Faire Face de novembre-décembre 2017 propose un dossier complet dédié à la création d’entreprise.La première chose consiste à bâtir un business plan pour établir ce que l’on va faire, vendre, à qui, pour générer quels revenus… Ces questions résolues, se présente celle du choix entre les différents statuts.
Des pépinières d’entreprise et autres structures d’accompagnement, comme les BGE peuvent vous accompagner tout au long de ce parcours. Des dispositifs et aides financières spécifiquement dédiés aux personnes handicapées existent.
Vos avantages :
- Magazine téléchargeable en ligne tous les 2 mois (format PDF)
- Accès à tous les articles du site internet
- Guides pratiques à télécharger
- 2 ans d’archives consultables en ligne
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