Handisport : un vêtement intelligent pour détecter les blessures des paraplégiques
Foot-fauteuil, rugby-fauteuil, ski assis : le handisport n’est pas sans risque pour les patients paraplégiques ayant perdu leur sensibilité en même temps que leur commande motrice. Des chercheurs britanniques viennent d’inventer un vêtement qui détecte les blessures.
Une blessure même importante, comme une fracture, peut passer inaperçue si l’athlète a une sensibilité réduite. Ce qui peut l’exposer à des risques, parfois vitaux, si la blessure est trop tardivement traitée.
Un vêtement changeant de couleur en cas de choc
Quatre chercheurs britanniques (Dan Garrett, Lucy Jung, Elena Dieckmann et Adam Ming Kong) ont trouvé la parade : un vêtement intelligent qui fait office de détecteur de blessures. Le vêtement est doté de plusieurs poches avec empiècements en tulle cousues en regard des principales zones à risque de blessure (fémur, tibia, péroné, patella, abdomen…). Dans ces poches, est glissée une substance recyclable sensible à la pression. En cas de choc, le tissu change de couleur, arborant un rouge dont l’intensité varie selon le niveau de pression subie !
Plus besoin d’attendre la fin de l’entraînement ou de la compétition pour compter les bleus. Les marques rouges signalent immédiatement quelles zones ont été malmenées et, surtout, à quel degré. Ce qui permet à la fois d’intervenir plus vite si le risque de blessure est grand et d’éviter des radios inutiles si le choc apparaît minime. Cette innovation a permis à l’équipe de faire partie des finalistes des James Dyson Awards.
Une commercialisation en 2015
Constituée d’un tissu extensible anti-transpirant avec des coutures ergonomiques, la tenue est présentée comme confortable et laissant une grande liberté de mouvement… À ce jour, quatre prototypes existent mais la jeune équipe espère passer au stade de la commercialisation en 2015. Des commandes lui sont déjà parvenues des États-Unis.
Le coût d’une tenue s’élèverait à une centaine de livres (130 euros). Celle-ci est bien sûr réutilisable : seul le patch sensible à la pression est à remplacer s’il a été heurté. « Mais les patchs ne coûtent pas très cher, aux alentours de 2 livres (2,5 euros) », explique Dan Garrett.
L’équipe cherche désormais à étendre ce concept à d’autres applications, comme des chaussures intelligentes, et à d’autres publics, comme les personnes ayant des difficultés à communiquer ou les personnes atteintes de démence. Adélaïde Robert-Géraudel
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