En France, le bénévolat se porte bien mais manque de reconnaissance
À l’occasion de la Journée mondiale du bénévolat, le 5 décembre, France Bénévolat dresse un bilan en demi-teinte sur la place et le poids de l’engagement associatif, grande cause nationale 2014.
20,9 millions, c’est le nombre de bénévoles en France dont plus de 12,5 millions œuvrant au sein d’une association. L’engagement bénévole se porte bien dans la France de 2014. Raison principale ? La crise économique qui renforce les valeurs de solidarité et d’entraide. Sans surprise, le secteur social et caritatif accueille le plus de volontaires (31 %).
Des bénévoles de plus en plus jeunes
Contrairement aux idées reçues, les bénévoles sont de plus en plus jeunes. D’après l’étude publiée par France Bénévolat, si le nombre de personnes engagées a cru de 12 % entre 2010 et 2013, la part des 17-34 ans a, elle, augmenté de 32 %. C’est d’ailleurs sur cette force vive que misent les associations pour renouveler, voire dynamiser, le rapport au bénévolat.
Une implication moins régulière
Car un constat s’impose. La manière de vivre son engagement associatif a changé ces dernières années. Si le nombre de bénévoles augmente en France, leur implication est moins régulière. En 2013, seulement 10,5 % des Français (contre 13,5 % en 2010) participent chaque semaine. Certains préfèrent donner de leur temps pour des missions ponctuelles, une fois par mois ou par an en période de vacances ou des fêtes de fin d’année.
Le bénévolat direct, sans passer par une association, se développe aussi beaucoup. Un engagement de proximité plus assimilé à un coup de main qu’à un engagement sur le long terme.
Face à cette évolution, France Bénévolat insiste sur « la nécessité de développer encore plus le bénévolat, quantitativement et qualitativement ». Ce réseau enjoint les responsables associatifs de « tenir compte [de ces changements sociologiques] dans leurs pratiques réelles de gouvernance et d’animation », au risque de voir les bénévoles « se détourner des projets associatifs collectifs au bénéfice d’un bénévolat plus direct, plus individuel, plus émotionnel et moins durable ».
Une force à reconnaître d’urgence
Alors que la France vient de vivre au rythme d’une grande cause nationale dédiée à l’engagement associatif, France Bénévolat choisit de rappeler que « le monde associatif et les bénévoles ne peuvent pas se contenter d’une reconnaissance “sympathique” de la part des acteurs de l’action publique, tant nationaux que territoriaux ».
Aux associations de retrousser leurs manches pour travailler de concert à la valorisation de la « richesse », de la « diversité » et de la « capacité à innover » du tissu associatif. Des processus de connaissances partagées et de coopération interassociative, tel que le travail réalisé par Réseau national des maisons des associations (RNMA), devront être développés. « La reconnaissance, réelle, pas en termes de pétition de principe, de cette force vive relève d’une absolue priorité nationale. » Claudine Colozzi
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3 commentaires
J’aimerais proposer le partage de mon temps libre au profit de ceux qui en ont plus besoin.
“Ce réseau enjoint les responsables associatifs de « tenir compte [de ces changements sociologiques] dans leurs pratiques réelles de gouvernance et d’animation », au risque de voir les bénévoles « se détourner des projets associatifs collectifs, au bénéfice d’un bénévolat plus direct, plus individuel, plus émotionnel et moins durable ».
Je mets en avant cette recommandation, car certaines associations ne respectent pas assez ou négligent de prendre l’avis des bénévoles, en particulier ceux et celles engagés dans le bénévolat militant. Ce type précis, souvent dans le milieu politique (élus, commissions accessibilité par ex) impose de s’informer, d’affronter des résistances politiques… et leur expérience n’est pas assez mise à profit.
Bonjour
Au risque d’aller à contre courant, je considère que tout travail mérite salaire et que le bénévole ne fait rien d’autre que prendre le travail à des gens qui en ont bien besoin
Souvent justement pour satisfaire un besoin de reconnaissance, ce qui est le comble
Quelle est cette société où il faudrait reconnaître un travail non payé et qui donc, par définition, ne vaut rien ? Quelle incroyable hypocrisie !
Emmanuel / Lyon