Des manifestants défendent les droits de l’homme à l’accessibilité

Publié le 10 décembre 2014 par Valérie Di Chiappari

Le 10 décembre marque la Journée internationale des droits de l’homme. Plusieurs collectifs départementaux en ont profité pour organiser des manifestations contre l’ordonnance accessibilité.

Le choix de la date ne doit rien au hasard. Plusieurs collectifs départementaux pour une France accessible pour tous ont décidé de manifester, mercredi 10 décembre, Journée internationale des droits de l’homme. L’objet de leur colère : l’ordonnance sur l’accessibilité prise par le gouvernement le 26 septembre. Ce texte accorde des délais supplémentaires de mise aux normes ainsi que de nouvelles possibilités de dérogation aux gestionnaires d’établissements recevant du public et de moyens de transport.

Une ordonnance accessibilité « contraire aux textes internationaux »

manifestation a Marseille contre ordonnance accessibilite 10 decembre 2014« L’ordonnance bafoue les droits les plus élémentaires des personnes en situation de handicap : se déplacer librement, choisir leur lieu de résidence…, argumente Mireille Fouqueau, la directrice de la délégation APF des Bouches-du-Rhône. Plusieurs associations, dont l’APF, ont d’ailleurs saisi le Conseil d’État. Elles estiment que ces nouvelles dispositions sont contraires à de nombreux textes internationaux, dont la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées. » Dans ce département, le collectif avait appelé les militants à se rassembler devant la préfecture. Leurs représentants ont été reçus par le cabinet du préfet.

Manifestations contre l’injustice devant les palais de justice

À Orléans, rendez-vous avait été donné devant le tribunal. À Guéret, aussi. « Une manifestation contre l’injustice devant le lieu où se rend la justice », résume le Collectif du Loiret. À Orléans, les personnes en fauteuil roulant ne peuvent d’ailleurs accéder au palais de justice que par des portes dérobées. La plupart de la vingtaine de manifestants présents étaient coiffés d’un bonnet gris, leur symbole de ralliement contre « l’ordonnance honteuse ». « Quand l’injustice devient loi, la résistance est un devoir », proclamait la plus grande banderole.

Un fauteuil enflammé au passage de la ministre

Deux jours plus tôt, le Conseil APF de la Région Midi-Pyrénées avait organisé une spectaculaire opération à Ille-sur-Têt. C’est dans cette petite ville des Pyrénées-Orientales que se déroulait le 4e forum régional préparatoire à la Conférence nationale du handicap du 11 décembre.
Les manifestants ont interpellé Ségolène Neuville, la secrétaire d’État déléguée aux personnes handicapées, avant de mettre en place un barrage filtrant. Ils ont également enflammé un fauteuil roulant, avec un cercueil en carton contenant l’ordonnance, sur le passage du convoi transportant Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales (photo d’ouverture). « Ce n’est que le début, prévient Odile Maurin, la représentante de l’APF en Haute-Garonne. On est déterminé à aller beaucoup plus loin. On ne cèdera pas. »

Un site pour interpeller les députés

Le Collectif national pour une France accessible pour tous « demande aux Parlementaires de ne pas ratifier, en l’état, l’ordonnance sur l’accessibilité ». Il invite donc les adhérents de ses associations à saisir leurs parlementaires via un site internet dédié. accedercestexister.fr permet d’identifier facilement le député de sa circonscription, puis de lui envoyer directement un mail pré-rempli ainsi qu’un tweet. Parce que l’ordonnance fait « régresser ce droit fondamental qu’est la liberté d’aller et de venir ». Franck Seuret – Photos DR

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