Associations d’aide à domicile : une petite hausse des salaires… avant une grande ?
Le gouvernement vient de donner son accord à l’augmentation des salaires de plus de 2 % pour les aides à domicile employées par des services associatifs. Et il ouvre la porte à une revalorisation plus importante en avril 2021.
C’est un petit pas…. en attendant mieux. Le 1er janvier 2021, les salaires des personnels des associations d’aide à domicile vont augmenter de 2,23 %. Modeste, mais la dernière augmentation générale des salaires, de 1 %, datait de 2014.
Les partenaires sociaux avaient négocié cette revalorisation en avril dernier. C’était l’objet de l’avenant 43 à la convention collective de la branche regroupant les services associatifs d’aide à domicile. Le gouvernement devait l’agréer avant qu’il puisse entrer en vigueur. C’est désormais chose faite, avec la récente parution d’un arrêté.
200 millions d’euros budgétés
Surtout, la ministre déléguée en charge de l’autonomie, Brigitte Bourguignon, a ouvert la voie à une revalorisation plus importante. Le Parlement devrait en effet adopter, dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, un concours pérenne de 200 millions d’euros en année pleine. Ces crédits seront provisionnés par la branche autonomie, récemment créée.
Les départements vont-ils doubler la mise ?
Cette somme serait abondée par les départements, compétents pour l’aide à domicile. « Une négociation a été lancée avec l’Association des départements de France », a précisé Brigitte Bourguignon, devant les députés. Pour obtenir un doublement et atteindre 400 millions d’euros. Cette somme servirait à financer la hausse des salaires, sans que le reste à charge des clients n’augmente.
Il manquerait encore 200 millions
« Le compte n’y est pas », réagit Jérôme Perrin, directeur du développement et de la qualité de l’ADMR, l’un des principaux réseaux associatifs d’aide à domicile. Employeurs et syndicats sont en effet tombés d’accord, en février 2020, sur une révision des classifications et rémunérations.
Cet avenant 43, s’il était agréé par l’État, aboutirait à une revalorisation salariale de 15 %. Pour un coût estimé à quelque 600 millions d’euros par an. Il manquerait donc 200 millions, sous réserve que les discussions entre départements et le gouvernement aboutissent.
Le secteur peine à recruter
« Cet avenant 43 est essentiel pour notre branche, précise Jérôme Perrin. Le Ségur de la santé, en attribuant aux personnels hospitaliers des augmentations de salaires, a créé un appel d’air. Des aides-soignantes quittent aujourd’hui le secteur du domicile pour le secteur hospitalier. »
Brigitte Bourguignon table qu’une seconde revalorisation, complémentaire à la hausse de 2,5 % en janvier, puisse intervenir en avril prochain. Mais au-delà même de l’insuffisance prévisible de l’enveloppe – 400 millions espérés au lieu des 600 millions attendus, les associations s’inquiètent que certains départements n’aient pas la capacité, ou la volonté, de payer cette rallonge.
Le mauvais exemple de la prime Covid
Comme cela s’est passé avec la prime Covid, financée selon le même schéma, contribution de l’État et abondement des départements. « Son attribution a été très inégale d’un territoire à l’autre », dénonce Jérôme Perrin. Pas de quoi rassurer employeurs et salariés.
Les particuliers employeurs sereins
Ces revalorisations ne concernent que les salariés des services associatifs d’aide à domicile. Pas ceux des particuliers employeurs. Faut-il craindre, alors, que ces derniers aient plus de mal à recruter ? « Dans notre secteur, les salaires sont au-dessus des minimas conventionnels », rassure Audrey Piton, la responsable filière handicap dépendance à la Fédération des particuliers employeurs.
Le salaire horaire net moyen versé par les employeurs en situation de handicap s’élève à 10,1 € en moyenne. Soit 2 € de plus que le Smic.
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2 commentaires
Bonjour,
Il faut absolument penser aux auxiliaires de vie embauchées et payées directement par les particuliers employeurs. Ils n’ont déjà pas bénéficié de la prime COVID. Pour cela, il faut que la PCH “emploi direct” augmente fortement pour que l’employeur l’augmente et qu’il est le moins de reste à charge possible : c’est une question d’équité et de libre-choix pour l’usager.
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