Enfants handicapés : beaucoup plus de services, un peu plus d’établissements
1 % des moins de 20 ans sont accompagnés par une structure spécialisée pour les enfants et les ados handicapés. Des établissements surtout mais les capacités d’accueil des services augmentent beaucoup plus rapidement. Et si la scolarisation en milieu ordinaire progresse également, près de 10 % de ces enfants ne sont cependant toujours pas à l’école.
Ils sont 25 000 jeunes de plus qu’il y a douze ans. Fin 2018, selon les dernières données publiées par la Drees, un organisme du service statistique public, 167 000 enfants handicapés étaient accueillis dans un établissement et/ou accompagné par un service spécialisé. Cela représente un peu plus de 1 % de l’ensemble des moins de 20 ans contre un peu moins de 0,9 % en 2006.
Les Sessad ont le vent en poupe
Le nombre de places a donc continué à croître à un bon rythme sur la même période. Cependant, les dynamiques entre établissements et services médico-sociaux (ESMS) ne sont pas les mêmes.
Les créations ont essentiellement eu lieu dans dans les services d’éducation spécialisée et de soins à domicile (Sessad). Ceux-ci apportent un soutien éducatif et thérapeutique à l’école, à la maison… Leur capacité d’accueil a augmenté des deux tiers (+ 67 %) pour atteindre 56 000. Mais les places en établissement restent deux fois plus nombreuses (108 000).
La priorité au polyhandicap
Dans ces derniers, en revanche, la hausse a été limitée à 2 %. Elle a toutefois été un peu plus forte dans ceux pour enfants polyhandicapés et dans les instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques (Itep). L’objectif de ces Itep est de favoriser le retour à un dispositif éducatif ordinaire ou adapté pour les enfants présentant des troubles du comportement.
Type d’établissement ou de service | Nombre de places et évolution entre 2006 et 2018 |
Instituts médico-éducatifs (IME) | 70 700 / + 1,2 % |
Itep | 16 000 / + 6,8 % |
Établissements pour enfants polyhandicapés | 5 700 / + 12,9 % |
Instituts d’éducation motrice | 7 200 / – 2,4 % |
Établissements pour jeunes déficients sensoriels | 6 700 / – 19,8 % |
Services | 56 000 / + 67 % |
L’internat reste une modalité d’accueil importante
Au global, les services accueillent désormais un tiers des enfants handicapés bénéficiant d’un accompagnement par un ESMS. « Une tendance de fond » qui répond à l’objectif politique de favoriser les solutions les plus inclusives. Mais, dans les établissements, l’internat concerne encore près d’un enfant sur quatre en moyenne.
Type d’établissement | Pourcentage d’enfants accueillis en internat complet ou de semaine * |
Instituts médico-éducatifs (IME) | 19 % |
Itep | 23 % |
Établissements pour jeunes déficients sensoriels | 25 % |
Instituts d’éducation motrice | 27 % |
Établissements pour enfants polyhandicapés | 28 % |
* Hors internat séquentiel (pas toutes les nuits de la semaine) qui concerne 20 % des enfants en Itep, 8 % en IME…
La scolarisation en milieu ordinaire progresse
Dans l’ensemble, la scolarisation en milieu ordinaire progresse au détriment de celle au sein de l’établissement.
Mais, moins réjouissant, près d’un enfant sur dix âgé de 6 à 15 ans reste non scolarisé (8 %). Et cette proportion ne diminue que légèrement depuis 2010. Elle est presque neuf fois plus élevée dans les établissements pour enfants polyhandicapés. L’école inclusive n’est pas encore une réalité pour toutes et tous.
Type d’établissement ou de service | Pourcentage d’enfants en enseignement ordinaire, Ulis, Segpa, Érea et UEE compris* |
Pourcentage d’enfants non scolarisés |
Établissements pour enfants polyhandicapés | 3 % | 69 % |
Instituts médico-éducatifs (IME) | 20 % | 12 % |
Instituts d’éducation motrice | 26 % | 13 % |
Établissements pour jeunes déficients sensoriels | 49 % | 3 % |
Itep | 56 % | 2 % |
Services | 97 % | 2 % |
(1) Les Ulis, Segpa, Érea et UEE sont des dispositifs de scolarisation adaptée, situés au sein des établissements scolaires.
15 % des enfants protégés par l’aide sociale à l’enfance
25 400 jeunes accompagnés par les structures médico-sociales pour enfants ou adolescents handicapés bénéficient d’une mesure d’aide sociale à l’enfance (Ase), car en situation de danger ou de risque de danger dans leur famille*. Ils représentent donc 15 % de cette population, toujours selon la Drees. C’est largement plus que la part des jeunes protégés par l’Ase dans l’ensemble des mineurs vivant en France (2,1 %).
Les bénéficiaires de l’Ase ont beaucoup plus souvent des troubles du psychisme, du comportement ou de la communication. Deux jeunes sur cinq accueillis en Itep bénéficient ainsi d’une mesure Ase.
* Certains sont placés dans un établissement. D’autres restent à domicile mais sont suivis par un professionnel qui passe régulièrement.
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