Retraite pour handicap, inaptitude ou invalidité : l’âge ne bougera pas

Le Gouvernement ne touchera pas aux « bornes d’âge » à partir desquelles les travailleurs handicapés peuvent bénéficier des dispositifs dérogatoires existants : 55 ans pour la retraite anticipée et 62 ans pour le taux plein. Olivier Dussopt, le ministre du Travail, s’y est engagé, précisant ainsi les propos d’Emmanuel Macron.

Les contours de la réforme des retraites s’esquissent progressivement. Au gré des déclarations. « Pour les travailleurs handicapés, rien ne changera. » Emmanuel Macron s’y était engagé, sur France 2, fin octobre. Il fallait dès lors comprendre que le futur projet de loi, basé sur le report de l’âge légal du départ de 62 à 64 ou 65 ans, ne devrait pas avoir d’impact négatif sur les mesures spécifiques applicables aux femmes et aux hommes en situation de handicap.

La retraite anticipée à 55 ans

Pas de changement donc pour le dispositif de retraite anticipée pour les personnes en situation de handicap. Dispositif qui permet de pouvoir partir à la retraite à taux plein entre 55 et 59 ans.

Olivier Dussopt, le ministre du Travail, l’a confirmé dans une interview accordée au journal Les Échos le 14 novembre. Le Gouvernement ne souhaite pas « modifier les bornes d’âge qui permettent un départ à la retraite à taux plein pour les travailleurs handicapés à 55 ans ».

Mais comme Faire-face.fr l’a expliqué dans un précédent article, le véritable enjeu n’est pas là. Les conditions de départ à la retraite anticipée sont tellement restrictives que seuls 2 000 à 3 000 travailleurs en bénéficient chaque année – sur les 650 000 nouveaux retraités annuels. Uniquement des personnes dont le handicap est survenu dans les premières années de vie active et qui ont quasiment travaillé en permanence.

Le taux plein à l’âge de 62 ans

Quid alors des personnes handicapées ne remplissant pas les conditions ? Pour elles, un autre dispositif dérogatoire existe : le taux plein automatique à l’âge légal de la retraite, au titre de l’inaptitude ou de l’invalidité. Ces 105 000 personnes – un nouveau retraité sur six ! – se voient appliquer un taux de liquidation de 50 %, le maximum possible. Même si elles ne justifient pas des trimestres d’assurance nécessaires.

Le devenir de cette disposition était beaucoup plus flou. Si l’on en croit le « rien ne changera » d’Emmanuel Macron, la règle du taux plein à l’âge légal du départ à la retraite pour les travailleurs invalides ou reconnus inaptes va certes continuer à s’appliquer. Mais à quel âge ? Au nouvel âge légal qui entrera en vigueur lorsque la réforme sera adoptée – 64 ou 65 ans – ou à 62 ans, comme aujourd’hui ?

Sur ce point, la réponse d’Olivier Dussopt, toujours dans Les Échos, est parfaitement claire. Là non plus, le Gouvernement n’a pas l’intention de « modifier les bornes d’âge qui permettent un départ à la retraite à taux plein pour les assurés invalides ou inaptes à 62 ans ». Une garantie essentielle.