[Bulles de culture] Le Manteau de Janis : une comédie douce-amère qui fait du bien

Actuellement à l’affiche du Petit Montparnasse, à Paris, Le Manteau de Janis met en scène la rencontre entre Mila, jeune aide à domicile un peu fantasque et Joseph, bourru quinquagénaire en fauteuil roulant à la suite d’un accident de la circulation. Entre rire et larmes, cette pièce recèle bien des surprises.

Comment parler du Manteau de Janis sans en dévoiler tous ses mystères ? Le défi est bien là : respecter l’intrigue de cette pièce rondement menée, portée par deux comédiens très justes. Voici donc Mila, jeune femme pétillante et fantaisiste qui se retrouve embauchée par Joseph comme aide à domicile. Mais pour le quinquagénaire, renfrogné et peu avenant, paraplégique à la suite d’un accident, pas question de confier à Mila les tâches ménagères. Elle doit s’acquitter d’une mystérieuse mission.

Deux êtres qui s’apprivoisent

Au fur et à mesure des visites de Mila, ces deux êtres très différents vont se rapprocher et s’apprivoiser. Des liens inattendus se nouent entre cet homme, ténébreux, isolé dans son handicap, à cheval sur les principes (et la langue française !), et la jeune femme lumineuse, peut-être pas aussi écervelée qu’elle le laisse paraître.

Une pièce en prise avec la question de l’isolement

Écrite par Alain Teulié, Le Manteau de Janis est en prise avec notre époque où l’isolement relationnel touche une grande majorité des personnes handicapées. Pour le personnage de Joseph, l’auteur s’est inspiré de Bruno de Stabenrath, écrivain, passionné de rock. Philippe Lelièvre campe avec beaucoup de justesse cet homme qui reprend goût à la vie. Alysson Paradis, qui lui donne la réplique, est tout aussi émouvante. Simple, la mise en scène de ce huis clos n’en est pas moins efficace. Le retournement de situation final est à la hauteur de l’attente suscitée par le texte.

Le Manteau de Janis au Petit Montparnasse, 31 rue de la Gaîté, Paris 14^e, jusqu’au 30 avril. Salle accessible aux personnes à mobilité réduite.