[France 3 Auvergne-Rhône-Alpes] Troubles psychiques : le travail, c’est la santé
Dans La Folie, et après ?, diffusé ce soir à 22h45, la documentariste Sylvie Perrin montre la place centrale de l’emploi dans le rétablissement des personnes atteintes de troubles psychiques. En nous ouvrant les portes du Clubhouse de Lyon, à la rencontre de ses membres, dont la détermination et le courage vont droit au cœur.
« Est-ce que je dois reprendre confiance en moi pour aller travailler ? Ou est-ce que je vais d’abord travailler, et ça me permettra de reprendre confiance en moi ? », demande, avec beaucoup de justesse, Christelle. Après avoir expliqué qu’elle est sans emploi depuis plusieurs années. Mais que reprendre une activité professionnelle fait aujourd’hui clairement partie de ses objectifs.
« Qu’est-ce qui vous inciterait à pousser la porte d’une entreprise ? », lui demande en retour un chef d’entreprise. « Je suis très angoissée, hypersensible… Alors, je crois qu’un accueil chaleureux, bienveillant, serait une des clés », répond-elle.
Sensibiliser les entreprises
La scène se passe au Clubhouse de Lyon. Un lieu d’accueil de jour non médicalisé qui « ressemble à une micro-entreprise », comme l’explique sa directrice, Sandrine Plantier. Où « les salariés sont en nombre inférieur pour laisser toute la place aux membres », des personnes atteintes de troubles psychiques. Et où l’activité, l’emploi, est conçu comme un outil au service de leur rétablissement.
Ce jour-là, se tient donc une réunion avec des entreprises. « On les invite pour écouter des témoignages. Et pour prendre connaissance des solutions concrètes qui existent pour l’emploi des personnes en situation de handicap psychique », explique Julien, chargé d’insertion. Faire de la sensibilisation, donc, et montrer que ça marche.
Envie de travailler
En effet, tous les membres ont à cœur de travailler et en sont capables. « Le plus dur est pour elle », relève ainsi la nouvelle manager de Julie. « Je ne veux pas que le travail soit un facteur de stress et s’ajoute aux difficultés personnelles », confirme cette dernière, qui a vécu comme un échec d’avoir perdu le travail de ses rêves à cause de sa bipolarité.
Rémi, lui, dit n’avoir jamais lâché ses études. Malgré les hospitalisations et les dix ans d’errance diagnostique jusqu’à ses 20 ans. « Dès que je peux, je travaille. Parce que c’est valorisant. Il faut aller au maximum de ses capacités ».
Se sentir utile et s’entraider
Tandis que Stéphane, 57 ans, égrène les différents métiers qu’il a exercés. Graphiste, concepteur-rédacteur, scénariste de jeux vidéo, réceptionniste, cuisinier, serveur… « J’ai toujours existé à travers le fait d’être un professionnel de quelque chose. Socialement, je n’existais pas si je ne travaillais pas », explique-t-il. Avant d’ajouter qu’aujourd’hui, il est pair-aidant. Qu’il aide d’autres personnes à se rétablir.
On le voit ainsi partir avec l’équipe mobile d’intervention de l’hôpital du Vinatier, à Bron, dans la banlieue lyonnaise. Un homme de 35 ans, souffrant de stress post-traumatique et entendant des voix, a besoin d’aide. On apprendra au retour que Stéphane lui a donné une bonne astuce. Faire semblant de téléphoner pour répondre aux voix qui l’envahissent. Et éviter ainsi d’effrayer les personnes qu’il pourrait croiser, inquiètes de voir un homme parler seul.
On est surtout frappé, à l’écoute des parcours compliqués, voire traumatisants, des membres du Clubhouse, par le volontarisme, la lucidité, la résilience et la bonne humeur dont ils font preuve. Prouvant que se sentir utile et s’entraider, ça aide à se rétablir.
La Folie, et après ? à voir dans la case documentaire La France en vrai sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, jeudi 27 avril, à 22 h 45, et sur la plateforme France.tv pendant 30 jours.
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