Maud Pruvost, héroïne de We Have a Dream : « Danser m’a aidée à accepter mon handicap »

C’est avec cette lycéenne que s’ouvre et se referme We Have a Dream, en salles le 27 septembre. Maud Pruvost, 15 ans, amputée d’une jambe à la naissance et sourde appareillée, est l’une des protagonistes de ce film réalisé par Pascal Plisson. Ses parents ont accepté qu’elle participe à ce projet pour donner une image positive du handicap aux enfants, mais aussi à leur entourage.

Faire-face.fr : Pourquoi as-tu eu envie d’être dans ce film ?

Maud Pruvost : Au début, mes parents n’étaient pas forcément d’accord. Ils ont toujours fait le choix de m’intégrer au monde des valides et non à celui d’un établissement spécialisé, comme on a pu le leur conseiller. Puis, Pascal Plisson, le réalisateur, nous a raconté son idée plus précisément et mes parents ont dit oui. De mon côté, je suis fière de pouvoir dire que le handicap ne doit pas être un obstacle dans la vie.

Danser comme source de plaisir et de confiance en soi

F-f.fr : Le film montre l’adolescente que tu es mais parle-nous un peu plus de toi…

M.P : Je suis une adolescente comme les autres ! Je fais du sport, je joue du violoncelle. Mes parents n’ont jamais fait de différence entre mon frère aîné, âgé de 17 ans, et ma sœur jumelle Romy, tous deux valides. J’ai toujours été mêlée aux autres, scolarisée en milieu ordinaire.

Je pense que c’est face au miroir de la salle de danse que j’ai appris à accepter mon handicap »

F-f.fr : On te voit sur l’affiche du film dans un cours de danse classique. Quand as-tu découvert la danse ?

M.P : En accompagnant Romy, ma sœur jumelle. Nous sommes toutes les deux élèves au conservatoire de musique et de danse de Bagnolet. J’ai toujours été bien intégrée par ma professeure et les filles du cours. J’ai un groupe de copines qui me suit depuis l’école élémentaire. Danser m’apporte beaucoup de plaisir et de confiance en moi. Quand je me suis retrouvée face au miroir, je n’ai vu que ma prothèse au début. Je pense que c’est là où j’ai appris à accepter mon handicap.

Oser montrer sa prothèse

F-f.fr : We Have a Dream montre le parcours d’enfants porteurs de handicap dans le monde. Quels sont ceux qui t’ont le plus particulièrement touchée ?

M.P : Forcément, je me sens plus proche de Nirmala et Khendo, les deux jeunes Népalaises. Nous sommes toutes les trois amputées d’une jambe. Même si nos histoires sont très différentes, elles me touchent, car, comme moi, ce sont des adolescentes qui aiment danser. Et quand je vois les soins qu’elles reçoivent, leur appareillage, je m’estime extrêmement chanceuse.

F-f.fr : On te sent à l’aise avec ton handicap. Tu dégages une image très positive. C’est le message que tu voulais envoyer à travers ce film ?

M.P : L’acceptation a pris du temps. Quand j’étais petite, je pensais que ma jambe allait repousser. Mais aujourd’hui, je n’ai pas envie de cacher mon handicap. J’ose montrer ma prothèse. Et  je n’aurais pas envie d’échanger ma vie contre une autre. Je sais que je peux accomplir tout ce que je veux, comme n’importe qui.