Le Smic pour les travailleurs d’Ésat ? Une fausse bonne idée, selon un rapport officiel
D'après les calculs de deux inspections générales, l'Igas et l'IGF, le passage au Smic des usagers d'Ésat plongerait les comptes de nombreux établissements dans le rouge. De plus, la hausse des revenus d'activité des travailleurs entraînerait une baisse de leurs prestations sociales. Pourtant, au final, 70 % verraient leurs ressources globales augmenter. Le sujet est d'abord politique avant d'être technique.
Les usagers d'Ésat doivent-ils devenir des salariés ? Les inspections générales des affaires sociales et des finances viennent d'apporter leur contribution à ce débat qui prend de plus en plus d'ampleur. Jusqu'au sommet de l'État, avec l'évocation du sujet par Emmanuel Macron lors de la Conférence nationale du handicap, en avril 2023.
À la demande du Gouvernement, qui les avait saisies en juillet 2023, l'Igas et l'IGF ont donc évalué les conséquences d'une hausse, au niveau du Smic, de la rémunération de ces 120 000 travailleurs. Sur leur propres ressources. Sur la santé économique de ces établissements et services d'aide par le travail (Ésat). Et sur les finances publiques.
Aujourd'hui, 60 % du Smic complété par l'AAH
Actuellement, les travailleurs d'Ésat touchent en moyenne 60 % du Smic. 10 % sont financés par les Ésat - en moyenne toujours, car leur part fluctue entre 5 %, le minimum, et 15 %. Le reste, soit 50 % du Smic en moyenne, est pris en charge par l'État via l'aide au poste. L'AAH complète cette rémunération, qui n’est pas un salaire et n’est donc pas chargé comme tel.
55 % des Ésat deviendraient...
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