Jules Labrèze, participant au Marathon de Paris : « On va vivre un truc extraordinaire  »

Dimanche 7 avril, ils seront plus de 54 000 à participer à la 47^e édition du marathon de Paris. Parmi eux, Jules Labrèze, un adolescent en situation de handicap moteur. Pour l’accompagner, il a réussi à convaincre une équipe de six personnes de l’équipe médico-sociale de l’IEM d’Eysines (Gironde) où il est interne. Faire-face.fr a passé un coup de fil à Jules et à Sophie Vernier, son ergothérapeute, quelques heures avant leur départ pour Paris.

Jules Labrèze, bientôt 15 ans, est élève en classe de 4^e au sein d’une Unité locale d’insertion scolaire (Ulis) au collège d’Eysines et aussi interne cinq jours par semaine à l’IEM d’Eysines, près de Bordeaux. Un établissement géré par l’Apajh Gironde. Grâce à sa force de conviction, l’adolescent a fédéré autour de lui une équipe de six personnes de l’équipe médico-sociale. Elles se relaieront pour pousser son fauteuil roulant sur les 42, 195 km du marathon de Paris. Un sacré défi auquel chacun s’est préparé pendant près d’un an.

Faire-face.fr : Comment te sens-tu à la veille de participer au marathon de Paris ?

Jules Labrèze : Je suis très heureux. J’ai hâte de me retrouver dans le sas de départ. Je redoute juste un peu les galères dans les transports à Paris. Et même s’il pleut, on a prévu les sacs poubelles pour se protéger. (Rires.)

F-f.fr : Et vous, Sophie ?

Sophie Vernier : Je surveille la météo moi aussi ! Nous redoutons les problème de logistique, mais nous sommes suffisamment nombreux pour gérer. En plus des six coureurs, nous partons avec les parents de Jules et sa sœur ainsi que deux collègues de l’IEM, nos supportrices.

« Je le fais si tu viens avec moi ! »

F-f.fr : Comment es-tu parvenu à entraîner Sophie dans cette aventure ?

J.L : Je savais qu’elle aimait bien courir. Quand je lui en ai parlé, elle m’a répondu : « Je le fais si tu viens avec moi ! » Après, il a fallu convaincre d’autres personnes de m’accompagner et de s’entraîner. Parmi elles, une n’avait jamais couru !

F-f.fr : La demande de Jules vous a-t-elle étonnée ?

S.  : Pas du tout. Jules a beaucoup d’idées. Il est notamment très investi dans le Conseil de la vie sociale de l’IEM. Ce projet l’a beaucoup mobilisé.

Profiter à fond du moment

F-f.fr : Pourquoi avoir lancé une cagnotte pour financer ce défi ?

S.V : Nous avons réussi à nous faire prêter le fauteuil,  un modèle Hippocampe marathon par l’association Un exploit pour Lila. Mais il a fallu confectionner une assise moulée pour que ce soit confortable pour Jules. Et puis, il y a aussi les frais de déplacement, d’hébergement.

J.L : Je n’étais pas d’accord au départ pour la cagnotte. Mais je suis très heureux des dons que nous avons reçus. Ça fait vraiment plaisir d’être soutenus dans cette aventure.

F-f.fr : Qu’est-ce qui te motive dans ce défi ?

J.L : Profiter à fond du moment. On va vivre un truc extraordinaire. Surtout ce sera la veille de mon anniversaire ! Après, si cela peut inspirer d’autres personnes, ce sera bien aussi.