« Il faut créer de nouveaux Handiconsult pour les personnes handicapées sans solution de soins »
Quelques dizaines de dispositifs Handiconsult proposent un accueil sur-mesure aux personnes handicapées sans solution de soins en cabinets médicaux de ville ou à l’hôpital. Mais leur nombre demeure insuffisant et leurs moyens financiers trop limités. Le point avec Michel Delcey, le secrétaire général de la Société française des consultations dédiées au handicap (SOFCODH). Elle organise ses 6e journées nationales les 16 et 17 mai à Montpellier.
Faire-face.fr : Quelle est la vocation de ces dispositifs ?
Michel Delcey : Les consultations dédiées au handicap, appelées plus communément Handiconsult, offrent des solution de soins courants aux personnes en situation de handicap qui n’en trouvent pas en cabinets de ville ou à l’hôpital. Quels que soient leur handicap, leur âge et leur lieu de vie.
Les soins courants, ce sont ceux non spécifiques au handicap. Comme les consultations de médecine générale et somatique*, les soins bucco-dentaires, gynécologiques, ophtalmologiques…, contrairement à la neurologie ou à la rééducation, par exemple.
Les Handiconsult ont officiellement vu le jour en 2015 avec l’élaboration d’un cahier des charges par le ministère de la Santé sur la base de quelques expériences pionnières. Ils sont généralement localisés dans des hôpitaux, des centre de santé ou dans des centres de rééducation.
Les Handiconsult accordent aux patients autant de temps que nécessaire. »
F-f.fr : Pourquoi les Handiconsult arrivent-ils à prendre en charge des personnes qui ont du mal à se faire soigner en ville ou à l’hôpital ?
M.D : Non seulement ils disposent de locaux accessibles, mais médecins, infirmiers et aides-soignants sont formés au handicap. Ils ont aussi des équipements adaptés et des outils adéquats. Comme le gaz Meopa qui permet d’aider à gérer l’anxiété et à soulager les douleurs, pour toutes les consultations, dès lors que cela s’avère nécessaire. Surtout, ils accordent aux patients autant de temps que nécessaire. Et ces derniers peuvent même bénéficier de séances d’habituation aux soins.
L’enveloppe financière n’est pas suffisante pour proposer un panier de soins adaptés aux besoins. »
F-f.fr : Quel est l’enjeu aujourd’hui pour ces dispositifs ?
M.D : Obtenir un financement pérenne et adapté à leur fonctionnement ! Actuellement, c’est l’Assurance maladie qui finance avec un complément de l’Agence régionale de santé (ARS). Cette dernière intervient, entre autres, pour couvrir les surcoûts de structures comme les nôtres, et notamment les temps plus longs de consultation.
Mais l’enveloppe financière globale reste insuffisante pour assurer tous les soins courants pour toutes les personnes handicapées n’arrivant pas à se faire soigner en cabinet ou à l’hôpital. Cela explique d’ailleurs l’existence de dispositifs très divers dans leur fonctionnement. Chacun s’est débrouillé comme il a pu avec ce dont il disposait.
Un nouveau modèle de financement est généralisable. »
F-f.fr : Quel type de financement faudrait-il mettre en place ?
M.D : Handiconsult 34, dont je suis le médecin coordonnateur, a expérimenté depuis 2020 un autre modèle de financement. Uniquement via l’Assurance maladie mais plus conséquent et structuré différemment. Ainsi, depuis début 2023, nous bénéficions d’une dotation annuelle. Elle couvre les charges fixes, comme les salaires des personnels non liés aux soins, l’amortissement des investissements, etc.
Mais l’essentiel de nos ressources est constitué de forfaits à la séquence de soins. Ils financent les coûts variables de l’activité, la rémunération des praticiens, des infirmières et aides-soignants qui les assistent et accueillent les patients . Y compris pour les séances d’habituation aux soins.
Le rapport final d’évaluation de l’expérimentation pointe que ce nouveau modèle de financement est adapté aux dispositifs comme le nôtre et qu’il est généralisable.
Il faudrait sans doute un handiconsult par département. »
F-f.fr : Existe-t-il assez d’Handiconsult, aujourd’hui, en France ?
M.D : Non, il en faudrait de nouveaux. Sans doute un par département. On peut toutefois imaginer que, sur certains territoires, un seul dispositif puisse avoir un rayonnement interdépartemental.
Mais, dans tous les cas, il faudra veiller à ce que les dispositifs créés répondent bien au cahier des charges. Donc qu’ils assurent tous les soins courants, dont toute personne a besoin. Qu’ils couvrent tous les handicaps, tous les âges, quel que soit le lieu de vie. Et que le critère d’éligibilité reste bien le fait d’être sans solution de soins.
Handiconsult ne doit constituer un recours que pour une petite minorité de personnes handicapées, celles qui restent sans solution. Les autres doivent, comme tout le monde, être accueillies en cabinet et à l’hôpital, qui doivent faire évoluer leurs pratiques.
Un handi-consult près de chez vous ?
Il n’y a pas de liste officielle des Handiconsult. Contactez votre agence régionale de santé qui co-finance ces dispositifs et devrait donc pouvoir vous renseigner.
*La médecine somatique vise la recherche de causes somatiques (non psychiques) à des troubles du comportement ou à réaliser des examens difficiles du fait de ces troubles (ex : une prise de sang).
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1 commentaire
je suis femme handicapé infirme moteur cérébraux ( IMC ) je me déplace en fauteuil électrique et je suis chez mes parents ( âgés ) et je suis en rupture en
soins dentaire et ** ophtalmologie qui celui ci est pas adapter pour faire mes suivie pour ma correction de ma vue et faire le bilant complet et pour mes lunette.. Donc j’ ai rupture de soins pour mes yeux .pour cause les cabinet ne sont pas adapter pour nous les personnes en fauteuil électrique et idem en fauteuil manuel….QUAND NOUS LES PERSONNES HANDICAP2ES SERONS RECONNUE ET ENTENDU POUR ETRE SOIGNER CORECTEMENT … SOS