Emploi et déficience intellectuelle : « Souvent, des professionnels parlent à notre place »

La Fédération trisomie 21 France organise, le 19 juin, au  siège du Medef à Paris, un forum sur la déficience intellectuelle et l’emploi.  En bonne partie conçu par des personnes concernées qui y animeront plusieurs ateliers. Parmi elles, Antoine Fontenit, membre du comité de pilotage. Usager d’Ésat dans un service de restauration, il espère faire entendre la parole des personnes handicapées et obtenir des engagements concrets des entreprises.

Faire-face.fr : Pourquoi organiser une journée dédiée spécifiquement aux personnes déficientes intellectuelles et à l’emploi ?

Antoine Fontenit : Je ne me reconnais pas dans les autres événements. Parce que souvent, des professionnels parlent à notre place. Notre parole doit être plus entendue. On veut aussi montrer que des personnes déficientes intellectuelles sont capables de travailler en milieu ordinaire. Et que leur présence sera un plus pour l’entreprise. On peut travailler mieux que d’autres personnes et on peut aussi apporter des solutions à nos employeurs pour travailler autrement. On peut aider à trouver de nouvelles façons de travailler, qui seront mieux pour tout le monde, pour les employés et pour les patrons.

F-f.fr : Comment va se dérouler ce forum ?

A.F : Le matin, il y a une plénière, des ateliers et des mises en contexte théâtrales. Un pôle d’experts peut aussi renseigner les entreprises. Les ateliers, ce sont des débats qui partent de cas pratiques. Ce sont des témoignages, pour réfléchir à différentes situations. Ils seront animés par les personnes concernées et on demande à ceux qui écoutent de se positionner sur des questions en répondant oui, non… Moi je vais en animer un, sur l’évaluation et l’intégration.

F-f.fr : Vous organisez cette journée au Medef. Qu’espérez-vous obtenir ensuite ?

A.F : Je suis fier qu’ils aient accepté. C’est bien de faire des congrès dans des salles comme ça. Parce qu’il y aura de la communication sur l’événement. Et nous, on pourra leur rappeler qu’ils nous ont accueillis. Ça leur rappellera que c’est un sujet important. Il y aura du concret derrière !