[Fête de la musique 2024] Roger Jacob : « Chanter est une addiction sans effets indésirables ! »
Habitants de Gambsheim dans le Bas-Rhin, Roger Jacob et sa femme Isabelle ont créé le duo musical ROGISA en avril 2020. À l’occasion de la fête de la musique, Roger, 70 ans, raconte ce lien qu’il entretient depuis des années à la musique et à la danse. Malgré la fatigue liée à la sclérose en plaques dont il est atteint depuis 2017, il aime partager des moments de joie et chanter pour les autres.
« Cette année, comme pour la précédente fête de la musique, nous animons une soirée musicale et dansante dans un restaurant avec notre duo ROGISA. C’est notre grand bonheur de pouvoir partager d’agréables moments dans la joie et la bonne humeur. Et de chanter avec ma femme Isabelle qui m’aide beaucoup au quotidien du fait de la maladie.
Durant ces quelques heures, nous oublierons la Sep et la fatigabilité qu’elle entraîne pour nous concentrer sur les chansons que nous jouerons. J’ai reconstitué un répertoire varié pour tous les types de danse, des années 1960 à aujourd’hui. Mais notre registre, c’est plutôt les années 1980. Et, bien sûr, selon les demandes ou le public, nous proposerons une valse ou un tango.
En 2020, j’ai ressorti ma guitare sèche que je n’avais pas touchée depuis plusieurs années. En plein Covid , nous avons alors créé ce duo musical avec ma femme pour rester en contact avec nos cinq petits enfants dont nous étions éloignés en raison du virus La première reprise était pour eux : Si tu étais là de la chanteuse Louane. Depuis, nous enregistrons tous les deux mois une vidéo que nous postons sur YouTube et nous animons des évènements festifs.
À 15 ans, j’ai mué durant un concert au beau milieu d’une chanson
La musique m’accompagne depuis l’adolescence. J’ai reçu ma première guitare à 14 ans. Un an après, étant le seul guitariste de l’école d’accordéon de mon village, j’ai chanté la première fois sur une scène, accompagné de mon instrument. Mais ce soir-là, j’ai mué au beau milieu d’une chanson. Honteux de ma nouvelle voix, j’ai rapidement quitté la scène ! À un moment, j’ai été tenté par la batterie mais je suis revenu à la guitare. J’ai commencé à chanter, rejoint un premier orchestre, et dans les années 1980 je suis tombé dans la marmite du disco.
Ma passion ne m’a jamais quitté. Quand on me demandait mon métier, je répondais “artiste, et accessoirement employé de banque !”. Après la dissolution de mon premier orchestre, j’ai participé à la création d’une radio locale. J’ai eu l’opportunité de diffuser et de commenter des chansons en direct, deux fois par semaine, dans une émission intitulée “Chansons françaises”.
La fatigue survient quand je m’arrête de chanter
J’étais aussi passionné de danse. J’ai fréquenté un club de danse de salon et même co-fondé une école. J’ai participé à des compétitions. Mais des problèmes de mobilité ont commencé à apparaître, notamment au niveau du genou. En 2017, tout s’est écroulé quand je me suis retrouvé aux urgences. Après de multiples examens, le diagnostic est tombé : sclérose en plaques. Adieu les balades à pied, la gym loisirs, la danse… mais pas la musique.
Je marche désormais avec une canne et parfois j’utilise mon fauteuil roulant. Pour les soirées dansantes, je reste souvent debout et m’assois quand j’en ressens le besoin. Je me fais aider pour la mise en place de la sonorisation.
En fait, la fatigue survient quand je m’arrête. Les bienfaits du chant sont immenses. Il peut se pratiquer seul, en famille, avec des amis ou en intégrant une chorale. La chanson a un pouvoir consolateur et réconfortant. C’est une addiction sans effets indésirables ! »
Découvrez les reprises du duo ROGISA sur Facebook et sur YouTube.
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1 commentaire
C’est une histoire émouvante, mais qui donne de l’espoir, grâce au pouvoir de la musique.