[Flamme olympique] Thierry Philipps, porteur à Yutz (Moselle) : « Même avec la maladie de Charcot, on peut participer à des événements sportifs »
Le 27 juin, le mosellan Thierry Philipps tiendra fermement la flamme olympique dans sa “josette”, poussé par un ami, durant un passage de relais à Yutz, à côté de Thionville, en Moselle. Il portera la cause des personnes atteintes de la maladie de Charcot et de toutes les celles ne pouvant plus faire de sport mais trouvant un plaisir puissant dans cette manière de pratiquer des courses collectives.
À 15h21, Thierry Philipps se tiendra prêt, à l’emplacement E38. Posté au 2 rue Jeannie Longo, à Yutz, en Moselle, à côté de Thionville, c’est là qu’il va assurer le relais de la flamme olympique. Il la portera sur… 200 mètres. « Ce n’est pas beaucoup, alors on va essayer de ne pas aller trop vite », s’amuse l’homme de 59 ans. Ne pouvant pas marcher, il ne sera pas à pied mais poussé en “josette”, un fauteuil allongé à trois roues.
Thierry Philipps est atteint de la maladie de Charcot depuis 2004. Très vite, il a dû arrêter son travail de mécanicien de machines spéciales. « Par chance, j’étais travailleur frontalier au Luxembourg, où l’équivalent de la pension d’invalidité est bien plus généreuse qu’en France. Et par chance aussi, ma maladie progresse lentement. »
Ex pompier volontaire
Très vite aussi, il a dû arrêter la pêche et le vélo, qu’il pratiquait à haute dose. Mais il a en revanche longtemps conservé son activité de sapeur-pompier volontaire, chef d’un centre opérationnel jusqu’en 2017, même s’il n’allait plus en intervention.
C’est d’ailleurs à ce titre que le président du conseil départemental de la Moselle, élu local de ce secteur, le connaissait, et lui a proposé de faire partie des porteurs de la flamme olympique. « C’est une fierté. Je ne l’aurais jamais envisagé, moi qui ne faisais que regarder les JO à la télé, depuis toujours », confie-t-il. Ses sports préférés ? Le judo, la natation et le handball.
L’idée d’un engin adapté
Mais il porte aussi et surtout une autre cause. « J’ai envie de montrer que même avec la maladie de Charcot on peut participer à des événements sportifs ! » En effet, Thierry Philipps “court” depuis sa rencontre en 2017 avec José Utiel, devenu un ami. Également atteint de la maladie de Charcot, il participe à des marathons et lui a montré la possibilité d’être poussé dans un engin à trois roues venu des États-Unis.
Avec lui ou pas, Thierry Philipps a ainsi participé à des dizaines de courses. Quelques années plus tard, trouvant cet engin inconfortable, en raison notamment des frottements ou appuis désagréables, son ami demande à un fabricant du Jura de créer un autre modèle, davantage adapté à leurs contraintes.
Une vingtaine de josettes en France
La première josette a ainsi vu le jour en 2020. Elle nécessite toujours d’être poussé par un coureur à pieds, et est particulièrement adaptée aux personnes souffrant d’un handicap douloureux, grâce notamment à des coussins à mémoire de forme. Il en existe désormais une petite vingtaine d’exemplaires en France, dans divers établissements, associations et services communaux. Thierry a rejoint l’association Spirit of Josette qui vise à la développer, et auprès de laquelle il est d’ailleurs possible d’en emprunter des exemplaires.
De son côté, il a aussi créé sa propre association, Vis l’instant présent, pour faire connaître la maladie lors d’événements sportifs très fréquentés. Aujourd’hui, il en portera les couleurs, bien décidé à donner l’envie à d’autres de profiter de « l’adrénaline, le plaisir de la vitesse, de la foule, des médailles », quelles que soient leurs capacités.
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