Jeux paralympiques Paris 2024 – Sept athlètes à suivre de très près

Publié le 22 août 2024 par Florent Godard
Alexandre Léauté lors du championnat de France de paracyclisme sur piste, fin février dernier à Roubaix. Le Français peut espérer jusqu'à cinq podiums lors des jeux Paralympiques de Paris 2024. © Florent Pervillé

Les jeux Paralympiques de Paris, du 28 août au 8 septembre, approchent à grands pas. Au programme,  plus de 4 000 athlètes dont 236 Français vont s’affronter dans une vingtaine de sports. Parmi eux, voici sept champions susceptibles de gravir la plus haute marche du podium dans leurs disciplines respectives. Une liste qui n’a bien sûr rien d’exhaustif… La France vise en effet pas moins de 20 médailles d’or.

Alexandre Léauté, tête d’affiche du paracyclisme français

Alexandre Léauté
Lors du championnat de France de paracyclisme sur piste à Roubaix, fin février dernier, Alexandre Léauté (à droite) est monté sur la plus haute marche du podium. © Florent Pervillé

Depuis ses quatre médailles aux Paralympiques de Tokyo en 2021, dont une médaille d’or, Alexandre Léauté (catégorie MC2, hémiplégie modérée) truste quasi sans partage le sommet des podiums du cyclisme mondial. À Paris, l’athlète de 23 ans s’alignera sur la piste sur la poursuite individuelle, le kilomètre et l’épreuve de vitesse par équipe. Mais aussi sur la route, en contre la montre, puis sur l’épreuve en ligne.

Malgré 95% de puissance en moins dans sa jambe droite, suite à un AVC survenu à la naissance, le Breton affiche des performances exceptionnelles. Et repousse toujours plus loin ses limites, notamment sur le vélodrome de Loudéac (Côtes-d’Armor) où il s’entraîne. Jusqu’ à parcourir 2 000 km en un mois en période de préparation. Il fait ainsi partie des meilleures chances de médailles de l’équipe de France de paracyclisme aux côtés de Kévin Le Cunff, Dorian Foulon, Florian Jouanny, Mathieu Bosredon, ou encore Heïdi Gaugain et Marie Patouillet.

Après avoir été porte-drapeau de l’équipe de France lors de la cérémonie de clôture des derniers Paralympiques au Japon, Alexandre Léauté pourrait être LE visage des Jeux pour le grand public cet été.

Timothée Adolphe, le “guépard blanc” du sprint

Timothée Adolphe
Timothée Adolphe lors des championnats du monde de para-athlétisme au stade Charléty de Paris, en juillet 2023. © Florent Pervillé

Le “Guépard blanc”, comme on le surnomme, est le plus gros espoir de l’athlétisme français aux Jeux de Paris 2024. Sur 100 m et 400 m, le sprinter non voyant (catégorie T11) aura une belle carte à jouer. Habitué des podiums, après un titre mondial sur 400 m en 2019, une médaille d’argent aux Paralympiques de Tokyo en 2021 et le bronze aux derniers mondiaux l’an dernier, Timothée Adolphe fait partie des figures de proue d’un athlétisme français en pleine reconstruction.

Son histoire personnelle est marquée par la découverte du monde du handisport vers l’âge de 10 ans. Timothée Adolphe fait ensuite une rencontre décisive à 21 ans, en la personne d’un ancien vice-champion du monde du 800 m, Arthémon Hatungimana, qui aura sur lui une forte influence. Après l’avoir pris sous son aile, ce dernier lui trouvera notamment un guide, partant pour courir avec lui, comme le rapporte le site des équipes de France handisport.

En dehors des pistes, le Français attire aussi l’attention. Il s’est en effet lancé dans le rap avec deux singles (le premier est baptisé Olympe), dans l’écriture d’un one man show ou encore la conception d’un jeu vidéo mobile accessible à tout type de handicap.

 

Ugo Didier, en quête d’or dans le bassin

Ugo Didier
Ugo Didier (au centre) lors des championnats de France multisports, à Chalon-sur-Saône en mai dernier. © Florent Pervillé

Révélé aux Jeux de Tokyo, Ugo Didier entrera en lice pour tenter de ramener trois médailles paralympiques, voire plus. Avec son compatriote Alex Portal, il fait en effet partie des principaux leaders de l’équipe de France de paranatation. Difficile d’ailleurs de citer l’un sans citer l’autre, tellement leurs noms sont souvent associés.

Les deux hommes disputeront le 200 m quatre nages, ainsi que le 400 m nage libre. Disciplines auxquelles s’ajoutera le 100 m dos pour Ugo Didier et le 100 m papillon pour Alex Portal. Les jeunes athlètes français de 22 ans visent l’or, après avoir tous deux goûté à l’argent et au bronze au Japon. Le premier en catégorie S9 (Ugo Didier ayant un handicap au niveau des membres inférieurs), le second en S13 (déficience visuelle) .

Après une belle performance aux derniers championnats du monde, l’équipe de France de natation vise plus de 12 médailles lors des Jeux de Paris 2024.

Souhad Ghazouani, la valeur sûre de l’haltérophilie

Souhad Ghazouani
Souhad Ghazouani (au centre), médaille d’or lors des championnats d’Europe en 2018 à Berck-sur-Mer. © Florent Pervillé

Née avec une malformation de la colonne vertébrale, Souhad Ghazouani a les deux jambes paralysées. « Après s’être essayée à l’athlétisme ou encore au basket, elle s’épanouit dans l’haltérophile. Elle découvre le développé couché à l’âge 15 ans, grâce à un éducateur qui détecte en elle un fort potentiel. Et la voit déjà médaillée d’or aux Jeux », retrace le Comité Paralympique et Sportif Français.

En 2013, Souhad Ghazouani a battu le record du monde dans sa catégorie (- de 73 kg), avec une barre chargée à 150 kg. Record qu’elle a longtemps conservé et tombé il y a peu. Aux championnats du monde de para-haltérophilie en 2023, la Française a encore soulevé une barre à 131 kilos pour décrocher le bronze. Âgée de 42 ans, Souhad Ghazouani a toujours été médaillée depuis les Jeux d’Athènes en 2004.  Elle a glané au total cinq médailles : une en or, deux en argent et deux en bronze. Et compte clôturer sa carrière d’athlète à Paris.

Fabien Lamirault, le pongiste en route pour un triplé

Figure du tennis de table, Fabien Lamirault a remporté l’or en simple et en double aux jeux Paralympiques de Rio (2016) et de Tokyo (2021). © G. Picout/France Paralympique

Déjà titré en simple et en double à Rio (2016) et à Tokyo (2021), l’incontournable pongiste entend bien poursuivre sur sa lancée. Mais il lui faudra gérer la pression d’arriver parmi les favoris, lui qui s’était mis « une pression énorme pour les Jeux », il y a trois ans. Une pression due à l’envie d’être le premier à garder son titre paralympique dans sa catégorie (classe 2), afin de « marquer l’histoire de son sport ».

Il pourra toutefois bénéficier cette année du soutien de son coach et de sa famille, restés en France lors des Jeux de Tokyo en raison de la crise sanitaire. Autre atout de taille : les tribunes seront cette fois-ci remplies, après des Paralympiques à huis-clos en 2021. Avec une ambiance de feu, comme lors des matchs des frères Lebrun aux JO ?

Sonia Heckel,  ou les chances d’une première médaille paralympique française en boccia

Sonia Heckel
Sonia Heckel lors du Boccia Test Event 2024 à Voisins-le-Bretonneux, dans les Yvelines. © Florent Pervillé

Sonia Heckel remportera-t-elle la première médaille paralympique de l’histoire française en boccia ? La jeune femme originaire de Nancy arrive en effet à Paris avec une place de numéro une mondiale (catégorie BC3), dans un tableau désormais divisé entre les hommes et les femmes. Elle vise bien sûr le podium. Avec également l’objectif  « d’obtenir plus de visibilité sur le handisport et surtout sur la boccia, qui est une discipline très intéressante mais encore trop peu connue ».

Une discipline que Sonia Heckel décrit pour Faire-face.fr comme « un mélange de pétanque, de billard et d’échecs ». Les joueurs doivent ainsi se rapprocher d’un cochonnet, appelé “jack”, avec des balles en cuir. Certaines plutôt molles pour jouer à courte distance. D’autres plus dures, donc plus rapides, pour jouer long ou dégommer une balle adverse. Question stratégie, comme aux échecs, le joueur anticipe plusieurs coups à l’avance. Et comme au billard, il se sert des autres balles afin de réaliser des coups avec des effets de bande. Un sport à découvrir donc (ou redécouvrir) à Paris cet été.

Alexis Hanquinquant, un parcours hors-norme

Porte-drapeau de la délégation française aux Paralympiques de Paris, aux côtés de Nantenin Keïta, le paratriathlète Alexis Hanquinquant occupe lui aussi la première place mondiale dans sa discipline. Champion paralympique en titre, l’athlète de 38 ans aura donc le statut de grandissime favori dans ce sport où les athlètes enchaînent 750 m de natation, 20 km de vélo, et 5 km de course à pied. Avec un Français capable de courir à 19 km/h de moyenne avec une prothèse de tibia.

Alexis Hanquinquant, c’est aussi un parcours de vie hors-norme. Maçon de métier, sa vie a basculé après un accident du travail en 2010, au cours duquel un engin de chantier lui broie la jambe droite. Sauvée par les médecins, cette jambe continue toutefois de le faire souffrir. Et bride son amour du sport… Trois ans plus tard, il fait le choix de l’amputation. « Cette amputation a été le départ d’une nouvelle vie. Tout s’est ouvert à moi », confie-t-il à la presse.

Ancien basketteur et champion de France de boxe full contact, le Normand rêve de sport à très haut niveau. « Au moment où je suis amputé, j’ai besoin d’un défi », confiait Alexis Hanquinquant à France info il y a peu. En 2015, il débute le paratriathlon. L’année suivante, il décroche sa première médaille. Et enchaînera ensuite rapidement les succès… En espérant ajouter l’or à Paris… Après avoir apporté la flamme olympique au cœur de la ville lors d’une cérémonie d’ouverture haute en couleurs.

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