Jeux paralympiques Paris 2024 – Nantenin Keïta, sprinteuse multimédaillée et porte-drapeau

Publié le 28 août 2024 par Claudine Colozzi
Paris2024 press conference
Nantenin Keïta lors de la conférence de presse de lancement des jeux Paralympiques au Pavillon Gabriel à Paris, le 14 août 2024. © Philemon Henry/ Paris 2024

Sprinteuse paralympique malvoyante, la Franco-Malienne Nantenin Keïta, 39 ans, est une battante que le sport a révélée. Elle a été la première relayeuse de la flamme olympique sur le sol français à Marseille. Et lors de la cérémonie d’ouverture, mercredi 28 août, c’est elle qui portera le drapeau de la délégation tricolore aux côtés du paratriathlète Alexis Hanquinquant. Une immense fierté pour celle qui participe à ses cinquièmes Jeux*.

« Quand j’ai terminé à la quatrième place du 400 mètres (T13 classe de compétition pour les déficients visuels) aux derniers jeux Paralympiques à Tokyo, en 2021, j’ai ressenti de la frustration. Il est vrai que j’avais subi des blessures et que je n’avais pas pu me préparer comme il aurait fallu, mais j’ai été déçue. Alors je me suis dit : “Si tu ne peux pas changer une situation, ne lutte pas, apprends à l’accueillir.”

Les médailles, la cerise sur le gâteau

Dans le sport, les médailles représentent la cerise sur le gâteau. Le plus important dans la vie d’une athlète, c’est l’aventure humaine. Les rencontres, toutes les personnes qui vous entourent, vous soutiennent et avec lesquelles vous partagez des moments d’une grande intensité.

Pour autant, même si j’ai pu dire que c’était mes derniers Jeux, je ne raccroche pas mes chaussures de sprint. Je vais continuer à m’entraîner (ndlr : en 2023, Nantenin Keïta a terminé 4e au 400m T13 aux championnats du monde de para-athlétisme de Paris, ce qui lui permet d’obtenir son quota pour les jeux Paralympiques de Paris 2024.)

Dans le sport, rien ne m’a jamais semblé impossible, surtout quand j’ai commencé à gagner. Le handicap n’a plus été un frein. »

La pratique du sport m’a aidée à m’affirmer. J’étais plutôt timide en raison de ma déficience visuelle et de mon albinisme. À partir du moment où j’ai découvert l’athlétisme, grâce à une compétition pour déficients visuels, j’ai pris confiance en mes capacités. Dans le sport, rien ne m’a jamais semblé impossible, surtout quand j’ai commencé à gagner. Le handicap n’a plus été un frein.

Chacun doit trouver sa place dans la société. Bien sûr, nous ne partons pas tous avec le même bagage. Cela reste plus compliqué pour certaines personnes, mais au final on peut y arriver. Chacun doit pouvoir s’exprimer. Je suis convaincue que la diversité est bénéfique.

Défendre des valeurs et agir

En tant que chargée de qualité de vie au travail (QVT) au sein d’un groupe mutualiste, mon action consiste à favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap dans le monde de l’entreprise. Je défends des valeurs auxquelles je crois. J’aime cette cohérence dans ce que j’entreprends. J’ai plusieurs casquettes mais elles convergent.

Ainsi, depuis quelques années, avec mon association SNK (Salif et Nantenin Keïta), je cherche à sensibiliser le grand public à la situation des personnes albinos dans le monde, et plus particulièrement en Afrique. C’est un combat de chaque instant. Je le mène avec toute ma détermination. Mon objectif est de favoriser la scolarité des enfants atteints d’albinisme, de diffuser des messages de prévention (protection contre les cancers de peau) et de combattre les préjugés. Tout comme dans le handicap, il y a beaucoup de méfiance, de peur et de discriminations. »

*Cet article a déjà été publié dans le magazine Faire Face – Mieux vivre le handicap de novembre-décembre 2021 et actualisé à l’occasion des jeux Paralympiques.

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