Rentrée scolaire et handicap : peu de changements, beaucoup de continuité

Publié le 2 septembre 2024 par Emma Lepic
kids during lesson in classroom, diversity, back to school
L'objectif des Pôles d'appui à la scolarité ? Répondre aux demandes urgentes et... simples. L’Aisne, la Côte-d’Or, l’Eure-et-Loir et le Var lancent l'expérimentation. © AdobeStock

Plus de 490 000 élèves en situation de handicap prennent le chemin de l’école en cette rentrée. Un nombre qui croît chaque année. Mais les progrès en matière d’accompagnement, eux, restent plus complexes à établir. Une seule nouveauté sur ce front : l’expérimentation dans quatre départements des pôles d’appui à la scolarité.

C’était une promesse présidentielle, faite à la conférence nationale du handicap en avril 2023. Renouvelée par le Premier ministre d’alors, ex-ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, lors du comité interministériel du handicap en mai dernier : à la rentrée 2024, 100 Pôles d’appui à la scolarité (PAS) seraient expérimentés. L’idée ? Les généraliser pour que, d’ici 2027, ils remplacent les Pôles inclusifs d’accompagnement localisés (Pial).

Les Pas, un nouveau service pour répondre aux urgences

Un simple changement de sigle ? Plutôt une réforme que soutiennent les associations du secteur. Elles attendent en effet une plus forte coopération entre l’Éducation nationale et les services et établissements médico-sociaux. Ce que pourraient proposer les PAS.

Le rôle de ces nouvelles instances consiste à apporter aux parents et aux élèves une solution de premier niveau, lorsqu’une adaptation s’avère nécessaire pour répondre aux besoins particuliers d’un enfant. Ainsi, sans attendre une préconisation de la MDPH, elles pourront par exemple mettre en place des aménagements pédagogiques. Mais aussi fournir du matériel adapté, solliciter l’intervention au sein des établissements d’équipes mobiles de professionnels du médico-social. À elles, encore, d’affecter les AESH nécessaires à l’accompagnement humain.  En somme, d’apporter les réponses d’urgence et simples. Les MDPH, pour leur part, continueront de se prononcer sur les cas plus complexes.

À la tête des Pas, se trouvera un binôme. Il réunira un professionnel de l’Éducation nationale, dédié à cette tâche à plein-temps, et un du secteur médico-social (un éducateur par exemple).

Datée du 3 juillet, une circulaire adressée aux directeurs généraux des Agences régionales de santé et aux recteurs d’académie a précisé ces missions et modes d’organisation. Le texte a aussi listé les quatre départements où se mène l’expérimentation en cette rentrée 2024, avant une généralisation à compter de 2025 : l’Aisne, la Côte-d’Or, l’Eure-et-Loir et le Var.

Formation des enseignants : le grand flou

Précisée entre les deux tours des élections législatives, la mesure n’a donc pas fait les frais de la dissolution de l’Assemblée nationale. À la différence de la réforme annoncée de la formation des enseignants. Or, les attentes des associations du secteur du handicap restent fortes sur le sujet.

Pour le reste, la ministre démissionnaire de l’Éducation nationale et de la jeunesse, Nicole Belloubet, lors de sa conférence de rentrée, a indiqué que 24 000 élèves étaient scolarisés en milieu ordinaire malgré une orientation en établissement médico-social. Faute de places en milieu spécialisé, donc. « C’est la première fois qu’on a un chiffre, souligne Bénédicte Kail, conseillère nationale Éducation et familles à APF France handicap. Mais pour moi cela signifie surtout que l’on oriente encore beaucoup d’élèves vers des unités d’enseignement spécialisé. »

3 000 postes d’AESH supplémentaires

Pourtant, comme le nombre d’élèves, chaque année, selon le ministère, le nombre de recrutements d’AESH augmente. Trois mille postes supplémentaires sont annoncés, portant le total à 88 502 postes. La nouveauté est ailleurs : ceux et celles qui le souhaiteront pourront signer un avenant leur permettant d’accompagner les enfants qui ont besoin d’assistance lors de la pause déjeuner. Un pas non négligeable sur le chemin de l’inclusion réelle des enfants à besoins spécifiques…

Un numéro vert à disposition des familles

Jusqu’aux vacances de la Toussaint, l’Éducation nationale ouvre une ligne dédiée aux familles : 0805 805 110. Ce service information de l’école inclusive peut les mettre en relation avec les responsables à l’échelle de leur département.

Comment 1 commentaire

L éducation nationale fait ce que veut de nos enfants en situation de handicap.
Ils n écoutent pas, le but est de ne rien changer car l excuse c’est que c’est uniquement la faute de l état qui souhaite l inclusion, pas les personnelles.

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