Jeux paralympiques Paris 2024 – L’ascension fulgurante de Marie N’Goussou, l’ado surdouée finaliste du 100 m

Publié le 4 septembre 2024 par Florent Godard
Plus jeune athlète de l'équipe de France, sur un total des 237 tricolores qualifiés pour les Jeux, Marie N'Goussou a créé la surprise en atteignant la finale du 100 m féminin dans sa catégorie (T46) le 3 septembre.© Pauline Ballet/KMSP/France Paralympique

À 15 ans seulement, la plus jeune athlète de l’équipe de France, Marie N’Goussou a atteint la finale du 100 mètres féminin aux Jeux Paralympiques. Un petit phénomène qui s’est forgé un nom en quelques mois cet été. Considérée comme la relève de l’athlétisme tricolore, la lycéenne se nourrit de cette première expérience en pensant déjà aux Jeux de Los Angeles en 2028.

Une graine de star… Marie N’Goussou restera sans conteste l’une des révélations des jeux Paralympiques de Paris.  À 15 ans, la benjamine de l’équipe de France a décroché son billet en finale du 100 mètres féminin. Une course où elle a obtenu une honorable 6e place, le 3 septembre, pour sa toute première participation aux Jeux.

Alignée également sur 200 m

Contrat rempli. Même si la jeune athlète reconnaît une légère déception, elle qui voulait « égaler voire améliorer son meilleur chrono, de 12 secondes 48 centièmes » réalisé cette saison. Et son parcours ne s’arrête pas là. La Française poursuit la compétition, également alignée sur 200 m dans sa catégorie T46 (amputé d’un membre supérieur ou assimilé).

Sa course diffusée en classe au lycée

Un record de précocité étonnant pour cette lycéenne originaire d’Orléans, dont les amis faisaient leur rentrée le jour de sa finale. « Mes camarades et les profs ont mis la télé en classe pour voir mes courses », raconte la jeune fille qui entrera bientôt en première, dans son cursus de bac pro “animation enfance et personnes âgées”.


Une explosion aux championnats de France 2024

L’ascension est d’autant plus fulgurante que la sprinteuse était encore inconnue du grand public (et des journalistes) en début d’année… Peu avant les jeux Paralympiques, Marie N’Goussou a frappé très fort et réussi à se faire un nom en quelques mois. En juin dernier, elle a d’abord atteint les minima pour les Jeux sur 200 m, lors du meeting handisport Open de Paris, avec un chrono de 26 seconds 15 centièmes… sur sa seconde course officielle seulement sur cette distance.

« On ne l’attendait pas à un tel niveau si tôt… »

Sur sa lancée, elle fait ensuite sensation aux championnats de France en juillet, en décrochant l’or sur 100 m et 200 m. Titres auxquels s’ajoute même une médaille de bronze en saut en longueur. De quoi surprendre même les experts. « Sa progression s’est encore accélérée. On ne l’attendait pas à un tel niveau si tôt… », avoue Sami El Gueddari, manager de la performance à la Fédération française handisport, qui dresse, au passage, le même constat flatteur pour le jeune sprinter Félicien Siapo, (21 ans).

Un handicap longtemps caché

Marie N’Goussou dit avoir découvert l’athlétisme à l’âge de cinq ans. D’abord aux côtés des valides uniquement. Avant de s’engager aussi dans les compétitions handisport, à l’initiative d’une entraîneuse de son club. À la suite d’une mauvaise manipulation à l’accouchement, la jeune fille présente aujourd’hui un handicap au bras gauche, qu’elle ne peut étendre complètement. « Son épaule est affaissée, limitant ses mouvements, et lorsqu’elle court, son bras reste presque immobile », résume un article du Comité international paralympique.

Un handicap qu’elle a longtemps préférer ne pas évoquer, comme le rapporte Le Monde. « Je n’osais pas trop le montrer », confie-t-elle au quotidien. Grâce au sport et aux jeux Paralympiques, la situation a depuis évolué. « Je ne me cache plus. Cela me fait beaucoup avancer…», ajoute ensuite Marie N’Goussou.

Le regard déjà tourné vers Los Angeles

À Paris, la sprinteuse de 15 ans raconte avoir été accueillie à bras ouverts au village paralympique, où elle a reçu le soutien de figures du sport comme Trésor Makunda ou Nantenin Keïta et d’autres membres de l’équipe de France et de son staff.

« Désormais, on compte sur vous alors…? », lui demande un journaliste après sa finale. « On me dit que je suis l’avenir, donc moi je les crois ! », s’amuse l’intéressée avec malice. Pense-t-elle déjà aux Jeux de Los Angeles en 2028 ? « Oui ! coupe-t-elle sans hésiter. J’y pense et je vais encore y penser pendant quatre ans. En espérant vraiment y être. »

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