Olympiade culturelle : Soni Siecinski laisse parler son “violoncelle du cœur”

Du 6 au 8 septembre 2024, le jeune violoncelliste Soni Siecinski est à l’affiche de Laissez-nous danser, dernier spectacle de l’Olympiade culturelle au Théâtre du Châtelet à Paris. Appareillé de la main gauche, cet étudiant au Conservatoire national supérieur de musique de Paris (CNSMDP) joue sur un violoncelle inversé. Avec son “violoncelle du cœur”, il veut porter un message fort pour l’ensemble des artistes porteurs d’un handicap physique.

À l’été 2022, Soni Siecinski faisait la couverture de notre magazine. Depuis, le jeune violoncelliste a poursuivi son parcours. Récemment, il a obtenu son Diplôme national supérieur professionnel de musicien avec mention Très bien à l’unanimité et les félicitations du jury. Et continue en master 1, avec son professeur Raphaël Pidoux.

Le sentiment de grandir avec son instrument

Soni est né avec une malformation de la main gauche. Il joue sur un violoncelle inversé construit en 2019 par un collectif de cinq luthiers. L’association Talents & Violon’celles qui accompagne de jeunes musiciens l’a financé.

Appelé “le violoncelle du cœur”, cet instrument a complètement changé la trajectoire de Soni. Comme il le confie, « Il représente beaucoup pour moi et surpasse de très loin mes attentes. De ses graves amples et chaleureux à ses aigus nets et timbrés, je me demande jusqu’où il me mènera dans ma recherche musicale, mais aussi à quel point cet instrument récemment créé se développera. J’ai comme le sentiment de grandir avec lui. »

Débrider les ambitions des musiciens porteurs d’un handicap

Depuis 2020, Soni Siecinski est le violoncelle n° 4 de Cello8, l’octuor de Talents & Violon’celles. Avec cet ensemble de huit violoncelles, il a réalisé plusieurs tournées et remporté un vif succès à La Folle Journée de Nantes 2023 et 2024. Et d’affirmer : « Je veux qu’on me considère comme un musicien porteur de handicap en pleine possession de ses capacités techniques et artistiques. Je sais ce que je ferai de ma notoriété dans les années qui viennent. Je ferai bouger les lignes. Pour qu’aucune personne en situation de handicap ne soit plus bridée dans son ambition de devenir musicien professionnel. Qu’elle sache que c’est possible. »

Le milieu sportif, un temps d’avance sur celui de la musique

Évidemment, il se dit heureux de participer à ce spectacle de clôture de l’Olympiade culturelle. Mais, il constate que « le milieu sportif a su évoluer, les athlètes en situation de handicap sont aujourd’hui accompagnés. Les prothèses sont incroyablement performantes. Ces Jeux le montrent. » En revanche, il déplore que pour les musiciens, rien ne soit prévu.  Selon lui, « si je n’avais pas eu la chance de rencontrer les bonnes personnes, je n’aurais pas réussi à réaliser mon rêve. »

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