[Journée nationale des aidants] Ces entreprises qui soutiennent leurs salariés

Publié le 4 octobre 2024 par Élise Descamps
Bunte farbige Silhouetten von Menschen im Alter
Concilier vie professionnelle et aidance au quotidien met souvent en difficulté les salariés concernés. Certaines entreprises prennent des mesures.© AdobeStock

Jours d’absence rémunérés pour accompagner son proche en situation de handicap ou malade, participation financière à des séjours de répit, ligne d’écoute psychologique, don de jours de congé… Via des accords signés avec les représentants du personnel, certaines entreprises vont au-delà des dispositifs de droit commun pour accompagner au mieux leurs salariés aidants. Focus sur trois exemples.

La Poste, un accord d’entreprise régulièrement amélioré

Le groupe La Poste c’est… 5 200 salariés aidants et un accord d’entreprise, signé en 2018, pour leur permettre de concilier au mieux vie professionnelle et personnelle. Régulièrement amélioré, il leur octroie un statut reconnu par un certificat d’aidant. Ils peuvent ainsi se faire accompagner par une plateforme téléphonique interne, baptisée le guichet des aidants familiaux. Ils ont aussi accès à des autorisations spéciales d’absences, rémunérées. Trois jours pour accompagner les démarches administratives ou médicales de leur proche. Une journée par hospitalisation de la personne aidée. Une semaine et un jour pour les rendez-vous de leur enfant handicapé. Entre autres.

Par ailleurs l’employeur abonde les dons de jours de repos entre collègues. Il s’engage aussi à faciliter les mutations visant à se rapprocher de la personne aidée et à reconnaître les compétences acquises en tant qu’aidant, pour donner un coup de pouce aux carrières. Côté activités sociales et culturelles, les salariés aidants peuvent bénéficier d’une participation financière aux séjours de vacances adaptées ou aux séjours de répit.

France Travail, engagé contre l’isolement des aidants

Chez France Travail (ex-Pôle Emploi), les salariés aidants sont encouragés à sortir de leur isolement. L’entreprise a mis en place divers dispositifs en ce sens. Comme un réseau social interne, espace de dialogue entre collègues vivant la même situation, qui compte actuellement 600 membres. Ou encore une ligne d’écoute dédiée ouverte 24h/24 et 7 jours/7 avec une psychologue au bout du fil. En cas d’imprévu, il ont aussi la possibilité de poser un jour de congé ou une RTT sans délai de prévenance, avec information préalable du manager.

L’entreprise finance aussi jusqu’à 600 € de chèques emploi service universels pour des prestations d’aide à domicile chez l’aidant. 

Nouveauté en 2025 : France Travail va inaugurer un fonds de solidarité aux aidants. Avec des dons de jours, à la fois des salariés et de l’employeur.

Institutions de retraite complémentaire et de prévoyance, en lutte contre les discriminations

Si des entreprises initient des mesures facilitant la vie de leurs salariés aidants, certaines branches professionnelles (représentant tous les employeurs d’un même secteur d’activité), font aussi de même. C’est le cas, par exemple, des institutions de retraite complémentaire et de prévoyance. Elles ont ainsi signé, le 1er juillet 2021 , un accord « relatif à l’accompagnement des salariés aidants et à la conciliation de leur situation avec leur vie professionnelle ».

Parmi ses nombreux volets figure un point important, bien qu’évident : la prévention des discriminations. « L’employeur ne doit en aucun cas tenir compte de la situation de salarié aidant dans ses décisions visant la rémunération, la classification, la promotion ou la formation. » L’accord prévoit par ailleurs que le passage à temps partiel soit sans incidence sur le calcul de la retraite, ces périodes comptant comme du temps complet.

Certaines entreprises du secteur ont à leur tour signé des accords en interne pour préciser les contours de ces dispositions. Par exemple, le groupe de protection sociale Apicil sensibilise ses managers aux situations vécues par les salariés aidants avec des webinaires sur le thème « acquérir les bonnes pratiques et postures managériales auprès de collaborateurs fragilisés ». De plus, il offre aux salariés aidants des jours de congés supplémentaires, à hauteur de 18 par an, des possibilités d’aménagement d’horaires et de passage au temps partiel. Entre autres.

Savoir décrypter

Les dispositions concernant les aidants peuvent faire l’objet d’accord dédiés. Mais souvent elles se logent dans des accords plus larges, le plus souvent liés au handicap, à la qualité de vie au travail, l’égalité professionnelle, ou le télétravail. Ou même dans les règlements intérieurs des activités sociales et culturelles ou des contrats de prévoyance collectifs. Il n’est pas donc toujours simple de s’y retrouver ! D’autant que certains textes ne précisent pas s’il s’agit de “bonus” ou pas. Certains ne font que récapituler des dispositions légales, comme le congé proche aidant, ou le congé de solidarité familiale .

L’aménagement horaire des aidants familiaux ou l’accès au télétravail des salariés parents d’enfants handicapés ou atteints de maladies graves sont eux déjà inscrits dans le Code du Travail. Donc l’entreprise y est de toute façon soumise. Et certaines dispositions reposent surtout sur la solidarité entre salariés (comme le don de jours), ce qui ne lui coûte rien. Il est recommandé de se renseigner auprès de son service des ressources humaines ou de ses représentants du personnel.  

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