[En salles] Sur un fil : à juste distance de l’émotion

Premier long-métrage du comédien Reda Kateb, Sur un fil, qui sort le 30 octobre, met en scène Jo, une jeune acrobate contrainte de se réinventer après une grave chute. Pour gagner sa vie, elle devient clown auprès d’enfants malades. Inspiré du travail initié il y a plus de 30 ans par l’association Le Rire médecin, ce film rappelle avec beaucoup de justesse le pouvoir du jeu et du rire dans la lutte contre la maladie.

Auteur en 2015 d’un court-métrage, Pitchoune, qui traitait déjà des clowns à l’hôpital, le comédien Reda Kateb a choisi de poursuivre sur cette thématique pour son premier long-métrage, Sur un fil. Jo, une jeune acrobate aérienne (émouvante Aloïse Sauvage), chute durant son numéro de corde lisse. Contrainte d’abandonner temporairement son activité et se retrouvant sans revenus, elle rejoint l’association de clowns professionnels Nez pour rire.

Grâce à un collègue de cirque, Thierry, alias Poireau (formidable Philippe Rebbot), Jo devient Zouzou. Elle commence son travail auprès des enfants malades. Mais cette activité ne s’improvise pas, même quand on vient du cirque. Elle commet d’abord quelques impairs. Et va vraiment se découvrir en se rapprochant de Yacine, atteint d’une leucémie. « Les acrobates, on les admire ; les clowns, on les aime », souffle Thierry à Jo. Elle va vite comprendre la force de cet adage.

Le pouvoir du rire

De manière certes un peu classique, le parcours de Jo sert de prétexte à une plongée dans un univers désormais connu, mais gardant néanmoins une part de mystère. Avec ce film, on prend réellement conscience des bienfaits du rire et du jeu sur les jeunes patients. Et sur les soignants, par ricochet.

Adapté du livre Le rire médecin : journal du docteur Girafe de Caroline Simonds, fondatrice de l’association Le Rire médecin, Sur un fil est une jolie fiction qui, parfois, n’est pas loin du documentaire. Tout en se tenant à juste distance de l’émotion. Celle-ci effleure en de multiples occasions, mais sans jamais tomber dans le pathos. Un numéro d’équilibriste bien exécuté pour le premier film réussi d’un comédien engagé.